Maladie d'Alzheimer : 3 Français sur 4 en ont peur mais seul 1 sur 10 sait comment la prévenir

Publié le par Alexandra Bresson

À l’occasion de la Journée Mondiale Alzheimer du 21 septembre, la Fondation Médéric Alzheimer dévoile les résultats d'une enquête IFOP sur les perceptions des Français à l’égard de la prévention de cette forme la plus commune de démence. Si cette maladie est désormais ancrée dans l'imaginaire collectif national et fait de plus en plus peur, la population méconnaît ses stratégies de prévention pourtant simples.

La maladie d’Alzheimer est de mieux en mieux connue des Français et pour cause : il s'agit de la plus fréquente des maladies neurodégénératives avec 225 000 cas diagnostiqués chaque année en France. Quelles représentations les Français en ont-ils, notamment au niveau de sa prévention ? Une question posée à l'occasion d'une enquête IFOP/ Fondation Médéric Alzheimer. Les résultats indiquent en premier lieu que plus globalement, 97% des sondés en ont entendu parler (dont 81% qui voient précisément de quoi il s’agit). Ses principaux symptômes sont aussi bien identifiés, notamment les troubles de la mémoire (88%), les difficultés pour s’orienter (86%), les troubles du langage (79%) ou de l’attention (79%). Le risque d’épisodes dépressifs est en revanche un peu moins connu (47%).

L'enquête dévoilée à l'occasion de la Journée Mondiale Alzheimer (21 septembre) indique également que la maladie d’Alzheimer est bien mieux identifiée qu’elle ne l’était dans les années 1990 et surtout qu'elle fait de plus en plus peur. En 1992, le cancer était la pathologie faisant le plus peur (47%), suivi par le SIDA (26%), la maladie d’Alzheimer (16%) et l’infarctus du myocarde (9%). En 2021, les Français citent le cancer au même niveau (47%) mais ces derniers sont significativement plus nombreux à évoquer Alzheimer (35%, + 16 points). En 2021, la maladie d’Alzheimer est donc la 2e maladie qui suscite le plus de craintes après le cancer : la peur de la maladie a fortement progressé en 20 ans. Dans le même temps, le constat d’une maladie incurable s’est renforcé.

Très peu de Français connaissent les moyens de prévenir la maladie

Ainsi, désormais 90 % des Français estiment qu’il s’agit d’une maladie dont on ne peut pas guérir et trois quart ont peur d’être atteint un jour de la maladie (dont 24 % « très peur »), une proportion qui a fortement progressé en 20 ans (42 % en avaient peur en 2001). Or, malgré la peur de la maladie, les stratégies de prévention sont méconnues : c’est un « grand flou » lorsque l’on évoque la question de la prévention. « En l’espace d’une trentaine d’années, la maladie d’Alzheimer s’est fortement ancrée dans l’imaginaire collectif national. Elle est désormais connue par la quasi-totalité des Français et elle fait de plus en plus peur. Mais paradoxalement, les stratégies de prévention sont très largement méconnues du grand public. », affirme Frédéric Dabi, directeur général Opinion du groupe Ifop.

Si 59% des sondés estiment qu’il y a des moyens de prévenir la maladie (59%) ils sont moins d’un sur dix à les connaitre (9%). Invités à attribuer une note entre 0 et 10 pour qualifier le sentiment que différentes pathologies peuvent être prévenues en adoptant certains comportements, ils n’attribuent en moyenne qu’une note de 4,7/10 à Alzheimer. Ce qui, selon les auteurs du sondage, « traduit une faible croyance dans des stratégies préventives » sachant que cette note est bien inférieure à celle attribuée aux cancers (5,9/10), au diabète (6,8/10), aux maladies cardiovasculaires (6,8/10) et au Sida (7,4/10). La pratique d’une activité physique très régulière (54%), le rôle du sommeil (51%) et d'une riche vie sociale (48%) sont assez largement perçus comme étant des facteurs de prévention.

« La prévention permet de rendre évitable la maladie dans 40% des cas »

Pourtant, il n’en va pas de même pour l’alimentation, dont le suivi d'un régime méditerranéen. « Même si les récentes avancées de la recherche scientifique peuvent venir à rebours du fatalisme associé à cette maladie chronique du vieillissement, ne traiter qu’une seule de ses nombreuses causes possibles ne l’empêchera pas de se développer. L’espoir le plus réaliste réside dans la prévention qui permet de rendre évitable la maladie dans 40% des cas. Stimuler notre cerveau, le protéger des traumatismes et des toxines, préserver notre santé physique et métabolique mais aussi garder notre réseau relationnel aussi longtemps que possible aidera à accroître notre réserve cognitive et résister aux affres du temps. », estime Hélène Jacquemont, présidente de la Fondation Médéric Alzheimer.

La Fondation Médéric Alzheimer rappelle qu'il existe cinq principales stratégies de prévention primaire à adopter pour diminuer le risque de troubles cognitifs en général : pratiquer une activité physique régulière, dormir au moins 7 heures par nuit, avoir une vie sociale riche, suivre un régime méditerranéen (fruits, légumes, légumineuses, céréales....) et limiter le tabac. « Des solutions existent pour prévenir la maladie d’Alzheimer. Il s’agit maintenant de les faire connaître et d’inciter les Français à s’investir personnellement pour améliorer leurs chances de vieillir en bonne santé cognitive. », conclut Christine Tabuenca, sa directrice générale. A cet égard, il apparaîtrait opportun pour les acteurs de la santé de davantage sensibiliser le grand public aux stratégies préventives liées à cette maladie.

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