Travail

Salaires : Elisabeth Borne appelle à «revaloriser» les minima de branche inférieurs au Smic

Interrogée sur les tensions salariales dans les secteurs de l’hôtellerie, des cafés et de la restauration, la ministre du Travail a appelé à «revaloriser les salaires» afin de contrer «un très mauvais signal […] en termes d’attractivité».
par LIBERATION et AFP
publié le 19 septembre 2021 à 18h58

Toutes les branches professionnelles dont les minima salariaux sont inférieurs au Smic doivent «revaloriser les salaires», a argué la ministre du travail, Elisabeth Borne, ce dimanche sur Radio J. Interrogée sur les tensions salariales dans les secteurs de l’hôtellerie, des cafés et de la restauration, la ministre a souligné que «les minima de branche» dans ces secteurs étaient «en dessous du Smic», ce qui constitue «un très mauvais signal […] en termes d’attractivité». «Des minima de branche inférieurs au Smic, ça n’est pas normal», a-t-elle insisté, exhortant à des «revalorisations». Actuellement de 1 554,58 euros brut par mois, le Smic sera porté le 1er octobre à 1 589,47 euros, soit une hausse de 34,89 euros, grâce à la revalorisation mécanique du salaire minimum due à l’inflation.

Les propos d’Élisabeth Borne font écho à ceux du Premier ministre Jean Castex qui avait appelé le 8 septembre à «travailler sur les salaires, notamment sur ce qu’on appelle les minima de branche, a fortiori lorsque ceux-ci sont inférieurs au Smic». Après chaque revalorisation du salaire minimum, les minima salariaux d’un certain nombre de grilles se trouvent dépassés par le Smic faute de négociations. Or ces grilles servent à déterminer l’ensemble des salaires d’une branche selon les niveaux de qualification. Certes les branches ont l’obligation de négocier, mais pas d’aboutir à un accord, et peuvent se retrouver en non conformité avec le Smic. A charge, à chaque l’employeur, de respecter le salaire minimal en vigueur.

Elisabeth Borne a indiqué avoir reçu vendredi les représentants du secteur hôtellerie-restauration pour leur demander «de se mettre autour de la table avec les organisations syndicales pour améliorer l’attractivité de ces métiers.» «J’attends de ce secteur qu’il puisse nous présenter une feuille de route, avec un calendrier, et qu’il y ait des avancées concrètes pour les salariés du secteur très rapidement, très clairement avant la fin de l’année», a-t-elle détaillé avant d’élargir son propos.

«Il ne faut pas oublier tous les travailleurs de la «deuxième ligne» : c’est le sens des négociations qui sont engagées dans la propreté, la sécurité, le transport routier...». La ministre a assuré que «toutes les branches concernées» seraient réunies «d’ici au mois de novembre».

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