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«Ecoute, jolie Márcia», souffre-couleurs

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Marcello Quintanilha peint en teintes technicolor la relation explosive d’une mère et de sa fille dans une favela de Rio.
par Marius Chapuis
publié le 18 septembre 2021 à 11h41
(mis à jour le 19 septembre 2021 à 11h41)

Marcello Quintanilha se pose en étrange caméléon depuis la publication remarquée de son polar Tungstène, en 2015. Naviguant sans complexe du roman d’apprentissage en costume au thriller dentaire autodestructeur, le Brésilien bazarde de projet en projet son trait, sa technique, le rythme de son découpage et son approche de la couleur comme s’il fallait tout reprendre depuis le début, tout remettre en jeu à chaque fois. Avec, pour trait d’union, l’ambition de peindre des portraits des différentes strates de la société brésilienne. La mue opérée dans son nouveau livre Ecoute, jolie Márcia est foudroyante.

Justesse et immédiateté

Les peaux sont violettes, le ciel vert ou rose, les gifles explosent en onomatopées jaunes. Un carnaval généreux et éclatant comme Márcia, qui partage sa gouaille entre les rues étroites de la favela, où elle est connue comme le loup blanc, et l’hôpital de Rio où elle officie en tant qu’infirmière. Dans ce brasier de couleurs folles, Quintanilha simplifie son dessin pour n’en garder que l’essentiel, il le compote jusqu’à trouver un bouleversant niveau de justesse et d’immédiateté. Le trait est simple et nerveux, s’ajustant à merveille aux humeurs de personnages mis à rude épreuve par Jaqueline, la fille de Márcia, qu’une tonitruante désinvolture conduit sur une pente dangereuse lorsqu’elle se met à fricoter avec les gros bras du quartier, où

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