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Analyse

Indo-Pacifique : les Etats-Unis sur un air d’America First

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En annonçant sans crier gare la formation d’un pacte avec Canberra et Londres, Joe Biden prouve que sa priorité reste l’intérêt de son pays. Quitte à froisser ses alliés comme a pu le faire son prédécesseur.
par Frédéric Autran
publié le 16 septembre 2021 à 20h41

Peut-on changer d’adversaire sans changer d’équipiers ? Déplacer les fronts et redessiner les lignes de fracture sans rebâtir ses alliances et ses défenses ? L’annonce tonitruante du nouveau pacte stratégique entre l’Australie, le Royaume-Uni et les Etats-Unis, qui a suscité le courroux de la France, apporte un «non» catégorique à ces questions. Et prouve aux rares qui en doutaient encore que l’Amérique, qu’elle soit dirigée par Joe Biden, Donald Trump ou George W. Bush, n’a en tête que son propre intérêt ou celui qu’elle perçoit comme tel. Quitte à commettre, dans des élans d’unilatéralisme qui ne dit pas toujours son nom, des erreurs aux conséquences dévastatrices, et pas seulement pour elle. La guerre d’Irak en est la meilleure illustration contemporaine.

Non sans une certaine ironie, alors que le fiasco irakien ne fait plus aucun doute et que son vote de sénateur en faveur de l’invasion de 2003 lui a été vigoureusement reproché, Joe Biden a fait référence à l’Irak pour saluer la profondeur de l’alliance entre Washington, Londres et Canberra. «Nos nations et nos braves forces armées se sont dressées, épaule contre ép

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