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États-Unis

20 ans du 11-Septembre: retour sur une journée d'hommages

Pour cette journée de commémoration, les Américains ont appelé à l'unité, à l'heure où leur pays se divise sur de nombreux sujets.

Une journée riche en hommages et en émotions. Les États-Unis ont commémoré ce samedi les vingt ans du 11-Septembre, jour où près de 3000 personnes ont été tuées dans les pires attentats jihadistes de l'Histoire contre la première puissance mondiale.

Les commémorations ont débuté par une cérémonie très solennelle, qui s'est tenue pendant pas moins de quatre heures sous un ciel bleu limpide au mémorial de Manhattan, à New York. En présence du président Joe Biden, de ses prédécesseurs Barack Obama et Bill Clinton, l'hommage a été rendu à l'endroit exact où se dressaient il y a vingt ans les tours jumelles du World Trade Center.

"Comme si notre monde était devenu diabolique"

Une première minute de silence a été observée à 8h46, vingt ans exactement après que le premier avion pirate a percuté la tour Nord. Puis ont défilé sur l'estrade du mémorial des proches de victimes qui ont lu et évoqué les noms et le souvenir des 2977 personnes mortes sur les trois lieux des attentats. Parmi ceux qui ont pris la parole, Mike Low, qui a perdu sa fille Sara, hôtesse de l'air:

"C'était comme si notre monde était devenu diabolique. Mais en même temps, de nombreux héros se sont dévoués ce jour-là. Je pense à tous les volontaires, les pompiers, les policiers, tous ceux qui ont oeuvré pour essayer de retrouver les disparus, les corps de nos proches" témoignait-il, en considérant que le mémorial était devenu un "lieu apaisant".

Un hommage aux héros de ce jour funeste, qui fait également penser à celui rendu sur les réseaux sociaux tôt dans la journée par Barack Obama. Sur Twitter, le 44e président des  États-Unis a eu un mot pour les "héros qui ont toujours couru vers le danger pour faire ce qui était juste", en disant vouloir garder  de cette "affreuse matinée" l'image de pompiers bravant les flammes.

"Ces 20 dernières années, nous avons pu voir le même courage et altruisme, encore et encore", déclarait l'ancien président américain qui affirme que "le 11 septembre nous rappelle combien les Américains donnent de leur personne, d'incroyables manières".

Hommages aux passagers du vol 93

Sur le site de Manatthan, devant les immenses bassins qui ont remplacé les tours, la cérémonie a également été rythmée par plusieurs hommages en musique, notamment à la flûte, au violon ou en chanson. On a pu voir la star américaine Bruce Springsteen chanter "I'll see you in my dreams" à la guitare acoustique.

Des minutes de silence ont également été observées pour l'effondrement des deux tours, l'attaque contre le Pentagone près de Washington et le crash d'un des avions dans la campagne de Shanksville, où se sont également tenues des cérémonies.

Car c'est dans ce champ de Pennsylvanie, qu'il y a vingt ans, le vol United Airlines 93 s'est écrasé après la révolte héroïque de passagers alors que l'avion se dirigeait tout droit vers Washington. L'ancien président républicain George W. Bush, locataire de la Maison Blanche le 11 septembre 2001, a pris la parole à Shanksville et évoqué cette funeste matinée:

"Il y a vingt ans, à différentes endroits, à différents lieux mais au même moment, nous avons compris que notre vie ne serait plus jamais la même. Le monde était un grand carnage rempli de sirènes, et de voix manquantes que l'on n'entendrait plus jamais", déclarait-il.

Appel à l'unité

Le 43e président des États-Unis (2001-2009) a affirmé que l'Amérique avait une "dette" envers ceux qui se sont engagés dans les forces armées après le 11 septembre pour traquer "l'origine du danger". Mais s'il s'est dit "fier" d'avoir "dirigé" après le 11-Septembre "un peuple impressionnant, résilient et uni", il a regretté que deux décennies après, "ces temps semblent lointains".

Un message repris à bras le corps par l'actuel président américain Joe Biden, qui lui aussi s'est rendu à la mi-journée à Shanksville. Lors d'un échange dans une caserne de pompiers, il s'est félicité de l'appel à l'union de George W.Bush. S'il n'a pas pris la parole publiquement ce samedi, il avait plaidé vendredi soir pour "l'unité" des dirigeants et citoyens américains.

Forcément, ces appels à l'unité contrastent avec les dernières prises de parole de leur prédécesseur Donald Trump. L'homme d'affaires républicain, qui était à un combat de boxe en ce 11 septembre, a fustigé "l'incompétence" de l'administration Biden pour le retrait militaire américain d'Afghanistan qu'il a qualifié "d'horrible".

Sur Times Square, au coeur de Manhattan, des citoyens américains étaient aussi à la recherche d'une forme d'union nationale.

"Nous semblons tellement divisés aujourd'hui que nous avons besoin de quelque chose qui nous rassemble, mais pas une tragédie," a réclamé Sherri Cunningham, une sexagénaire portant un T-shirt d'hommage aux victimes du 11-Septembre.

Des moments de recueillements ont également eu lieu devant une caserne de pompiers de Brooklyn, qui avait perdu 12 soldats du feu il y a vingt ans.

Frank Siller, le frère de l'un d'eux, a "marché 537 miles (864 km)" de Washington à New York "en passant par Shanksville jusqu'à "Ground Zero", pour honorer sa mémoire et récolter des fonds pour les familles de victimes. "L'Amérique n'a jamais oublié Pearl Harbor, elle n'oubliera jamais le 11-Septembre", a-t-il affirmé.

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Louis Augry