Le portrait

Mélanie de Jesus dos Santos, de son plein agrès

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Jeux Olympiques de Tokyo 2021dossier
L’athlète à la liberté de ton assumée est l’une des rares chances de médaille française en gymnastique à Tokyo.
par Julie Lassale-Slama
publié le 20 juillet 2021 à 19h56

A quinze minutes du centre-ville stéphanois, au milieu des usines automobiles, le Pôle de gymnastique contient un tout autre type de machine : Mélanie de Jesus dos Santos, alias MDJDS. Du sol aux barres asymétriques, en passant par la poutre et le saut de cheval, la star martiniquaise de l’équipe de France tourne, vole et virevolte, fait des Yurchenko, des Khatchev, et autres pirouettes, nommées d’après leurs créateurs, qui fleurent bon l’ex-URSS. «Aux barres, elle peut enchaîner un chapeau demi avec un Marinitch», nous lance d’un regard complice son entraîneur, Eric Hagard. Malgré notre sourire approbateur d’ancienne gymnaste, nous ignorons totalement de quoi il s’agit. Pis, on imagine la quadruple championne d’Europe s’enfiler des cocktails russes.

L’heure sonne la fin de l’entraînement et non de la bamboche. La tête dans les Jeux plus que dans les journaux, MDJDS, qui nous accueille chaleureusement, avait parfaitement oublié notre venue. On l’observe étirer son intimidant mètre 52 de muscles. Certains la comparent à Simone Biles, la quadruple championne olympique afro-américaine qui défie la loi de la gravité. «Je ne vois pas de ressemblance… à part qu’on est noires toutes les deux», dit-elle en rigolant. D’un naturel désarmant, la jeune femme bouscule un sport hypercodifié, où le port se veut altier jusqu’aux orteils. Il y a quelques années encore, au sol, les gymnastes dansaient sur des musiques sans paroles (et sans âme), comme l’imposait la fédération int

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