Bras de fer entre la Direction générale de la santé et les cinémas sur l'application du passe sanitaire
Certaines salles entendent contourner le précieux sésame en abaissant leur jauge à 49 personnes, mais la DGS a coupé court à leurs espoirs. Chacun accuse l'autre d'avoir mal interprété le décret.
Entré en vigueur mercredi 21 juillet, le passe sanitaire devenu obligatoire dans les lieux culturels est encore loin d'être parfaitement rodé. Si les cinémas et théâtres veulent bien appliquer les consignes, encore faut-il que tout le monde les comprenne. Or, le décret publié mardi au Journal Officiel censé préciser les modalités d'application du passe sanitaire, a semé le trouble entre la Direction générale de la santé (DGS) et la Fédération nationale des cinémas.
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En cause, une différence d'interprétation de quelques lignes contenues dans le décret, apportant des précisions sur la jauge pour le passe sanitaire. Car si le passe a été étendu au monde culturel, il n'est obligatoire que pour les lieux rassemblant plus de 50 personnes. Plusieurs cinémas et théâtre, comme celui de l'Artéphile à Avignon, prévoyaient ainsi de fixer leur jauge à 49 spectateurs, afin d'échapper au sésame anti-Covid qui rebute bon nombre de Français.
Dans une salle de cinéma, le passe sanitaire s'applique à partir du moment où cette salle contient plus de 50 places, même si seulement 10 sièges sont occupés lors d'une séance
La Direction générale de la santé, sur France Info
«Le seuil de 50 personnes mentionné au premier alinéa du présent II est déterminé en fonction du nombre de personnes dont l'accueil est prévu par l'exploitant de l'établissement ou du lieu ou par l'organisateur de l'événement, en fonction des règles qui leur sont applicables et des limitations prévues par le présent décret», peut-on lire à l'article 1 du décret. Une précision qui empêcherait donc théâtres et cinémas de se soustraire au passe sanitaire par le biais d'une jauge limitée à 49 personnes. «La jauge de 50 personnes est déterminée en fonction de la capacité d'accueil de cet établissement et non en fonction de l'occupation réelle des lieux, a expliqué la Direction générale de la santé à France Info. Par exemple, dans une salle de cinéma, le passe sanitaire s'applique à partir du moment où cette salle contient plus de 50 places, même si seulement 10 sièges sont occupés lors d'une séance.»
La DGS dit n'importe quoi et ne sait pas lire ce que ses propres services ont écrit dans le décret. Le passe sanitaire dépend bien du nombre de spectateurs prévus par l'exploitant et non pas de la capacité d'accueil
Marc Olivier Sebbag, délégué général de la FNCF
Mais la Fédération nationale des cinémas français ne l'entend pas de cette oreille. D'après elle, il s'agit d'une interprétation totalement erronée du décret. « La DGS dit n'importe quoi et ne sait pas lire ce que ses propres services ont écrit dans le décret. Le passe sanitaire dépend bien du nombre de spectateurs prévus par l'exploitant et non pas de la capacité d'accueil, tonne Marc Olivier Sebbag, délégué général de la FNCF. La DGS confond la capacité physique et la capacité commerciale. L'important est que l'exploitant ai défini à l'avance avant même l'arrivée du premier spectateur, le nombre maximal de personnes qu'il va accepter.»
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Des solutions techniques existent pour mettre en œuvre ces procédures dans les cinémas. «Nous entrons cette capacité dans notre logiciel de caisse et dès lors, la jauge est plafonnée, explique Laurent Coët, dirigeant du Regency à Saint-Pol-sur-Ternoise dans la campagne du Pas-de-Calais. Comme toutes les opérations sont enregistrées, l'administration peut voir à tout moment que la salle a bien été bridée.» A la tête d'un cinéma avec un seul écran, il précise « être passé sous la barre des 49 spectateurs pour éviter le passe sanitaire n'est pas un signe de défiance». «Nous avons juste besoin d'un peu de temps pour expliquer aux spectateurs ce qu'est le passe sanitaire. Tout le monde n'a pas encore compris. Une phase de transition pédagogique est nécessaire», ajoute-t-il.
Pour Marc-Olivier Sebbag de la FNCF, ce énième cafouillage est la preuve que « la culture n'aurait jamais dû essuyer les plâtres du passe sanitaire». «Il aurait fallu attendre la loi. Nous regrettons infiniment que les choses se passent ainsi, témoigne-t-il. La réaction de la DGS prouve l'impréparation de cette mesure sur le passe sanitaire et de son application. Il est paradoxal tout de même que les professionnels l'appliquent mieux que la DGS. On voit bien que le débat parlementaire et les différentes interventions du gouvernement ont pour conséquence de semer la confusion. Les exploitants comme les spectateurs ont du mal à suivre». Contactée par Le Figaro, la DGS n'a pas encore souhaité réagir aux déclarations de la FNCF.
Génération Z +30
le
Les enfants comptent t il pour une demi place comme ils ont un tarif réduit ?
MDR
Jordan Breton
le
Ah bon, ce qui compte, pour la transmission du covid, c'est le nombre de sièges vides et non le nombre de sièges remplis ? Décidément, il est fort, ce virus. Comme quoi leur passe sanitaire n'a pas pour vocation de réduire les transmissions, il sert seulement à punir ceux qui ne se plient pas aux règles arbitraires du gouvernement. Ça a le mérite d'être clair, pour une fois.
clubmen clubmen
le
Qu'est ce qu'on ne nous inflige pas comme torture de la langue française !
Passeport. Un mot français moyenâgeux , tiré du grec puis du latin. Portus. Passage. Emporté chez les Angles et les Saxons par les normands. Abrégé en anglais en passport.
Une porte donne un passage. Que l'on peut contrôler. Un port est une porte sur le large ou un point d'entrée.
Les grecs puis les romains se servaient d'un document pour contrôler les passages -et les passagers- dans les ports. Et les marchandises.
On murmure qu'un empereur qui parlait aux chevaux, à Rome, signalait ainsi aux gouverneurs tous les soins qu'il fallait attacher à la surveillance des exilés. En décryptant le portus.
Les anglais raccourcissent tout. Le passport est devenu chez eux un pass.
Les français qui croient être "in", reprennent en chœur. Le passe.
Pas de chance, là, on est plutôt dans l'unité de compte des péripatéticiennes...