TOURISMEUne Montréalaise créée la signature olfactive de Marseille

Marseille : « Frais, maritime et anisé »... Une start-up québécoise créée la signature olfactive de la ville dans un parfum d’ambiance

TOURISMECommandé par l'office de tourisme, le parfum d’ambiance « Comme un air de Marseille » veut, à terme, accueillir les visiteurs à l’aéroport ou dans des lieux de visite
Avec Comme un air de Marseille, l'office de tourisme s'équipe d'une signature olfactive
Avec Comme un air de Marseille, l'office de tourisme s'équipe d'une signature olfactive - C. Delabroy / 20 Minutes / 20 Minutes
Caroline Delabroy

Caroline Delabroy

L'essentiel

  • Le parfum d’ambiance « Comme un air de Marseille » est né d’un partenariat entre l’office métropolitain de tourisme de Marseille et la start-up Stimulation Déjà Vu, basée à Montréal.
  • L’idée est d’équiper la ville d’une signature olfactive, afin de créer un lien supplémentaire avec les voyageurs.
  • Après un voyage dans la cité phocéenne, l’équipe montréalaise a mené des tests biométriques pour mesurer les émotions de différentes formules.

A l’heure où le parc national des Calanques fait la chasse aux belles photos sur Instagram, dans une stratégie de démarketing, « Comme un air de Marseille » entend jouer sur un autre sens pour promouvoir la destination. Celui de la mémoire olfactive. « Quand on voyage, on voit, on goûte, on sent, et notre travail est d’amplifier ce sens essentiel qu’est l’odorat, parce qu’il amène à une autre dimension émotionnelle », énonce Audrey Bernard, à l’origine de ce parfum d’ambiance lancé par l’office métropolitain de tourisme et des congrès de Marseille, qui le vendra à partir de la rentrée.

« On n’est pas dans le marketing olfactif, se défend-elle, l’idée est de raconter une histoire, de s’imprégner des lieux, d’un endroit, pour susciter une émotion et un souvenir. On est à la croisée du tourisme et de la culture ».

Pour confectionner l’élixir, la start-up qu’elle a fondée à Montréal, Stimulation Déjà Vu, se base sur la biométrie, soit la mesure des émotions. « On a fondé un petit laboratoire pour faire des tests biométriques olfactifs et sonores, et c’est là que nous nous sommes rencontrés avec l’office de tourisme de Marseille, alors en visite à Montréal. »

« Laisser un signal frais, léger »

« On a tout de suite accroché, c’est surtout le côté novateur de donner une mémoire olfactive à une destination qui nous a intéressés », poursuit son directeur, Maxime Tissot, qui a donné carte blanche à la start-up montréalaise. C’est ainsi qu’Audrey Bernard a fait le voyage jusqu’à Marseille, pour saisir la ville avant de la mettre en bouteille. « Je suis arrivée dans le centre-ville par le métro, quand je suis sortie sur le Vieux-Port, j’ai été éblouie par la chaleur, le soleil, rembobine-t-elle. Marseille, c’est l’émerveillement, c’est ce qu’on a voulu transmettre dans cette création ».

De retour à Montréal, elle a confié au nez de son équipe ses impressions. Puis testé les émotions de différents assemblages, avant de soumettre trois propositions à l’office de tourisme de Marseille. « Comme un air de Marseille » se veut finalement un « mélange de notes marines et anisées, qui rappellent la chaleur urbaine et les collines ». De notre côté, on cherche un peu ce que le parfum a de typicité marseillaise. « L’objectif est de laisser une marque, un signal frais, que vous allez retrouver chaque fois que vous reviendrez à Marseille, cela rassure, met en confiance » , avance Maxime Tissot.

Discussions en cours avec l’aéroport

« C’est aussi un outil de promotion à l’international, un support pour attirer dans un salon des clients, ajoute-t-il. Les grandes métropoles ont toutes des gares, des aéroports, des palais des congrès. Ce qui fait la différence, c’est le contact humain ». La pandémie a retardé le projet, et des discussions sont en cours avec l’aéroport, la gare, et bientôt peut-être le Mucem et certains hôtels, pour diffuser cette identité olfactive de Marseille.

Avec ce lancement marseillais, la start-up Stimulation Déjà Vu a en tout cas vu s’ouvrir le marché français. Depuis début avril, elle a installé à Carpentras, dans le Vaucluse, une réplique de son laboratoire montréalais, et engagé des projets dans le sud de la France, mais aussi à Cambrai. Côté Québec, le partenariat se poursuit avec Montréal, qui compte déjà une gamme de cinq parfums d’ambiance, dont un « Mont-Royal après la pluie ». Autre ville, autre ambiance.

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