Marseille : « Frais, maritime et anisé »... Une start-up québécoise créée la signature olfactive de la ville dans un parfum d’ambiance
TOURISME•Commandé par l'office de tourisme, le parfum d’ambiance « Comme un air de Marseille » veut, à terme, accueillir les visiteurs à l’aéroport ou dans des lieux de visiteCaroline Delabroy
L'essentiel
- Le parfum d’ambiance « Comme un air de Marseille » est né d’un partenariat entre l’office métropolitain de tourisme de Marseille et la start-up Stimulation Déjà Vu, basée à Montréal.
- L’idée est d’équiper la ville d’une signature olfactive, afin de créer un lien supplémentaire avec les voyageurs.
- Après un voyage dans la cité phocéenne, l’équipe montréalaise a mené des tests biométriques pour mesurer les émotions de différentes formules.
A l’heure où le parc national des Calanques fait la chasse aux belles photos sur Instagram, dans une stratégie de démarketing, « Comme un air de Marseille » entend jouer sur un autre sens pour promouvoir la destination. Celui de la mémoire olfactive. « Quand on voyage, on voit, on goûte, on sent, et notre travail est d’amplifier ce sens essentiel qu’est l’odorat, parce qu’il amène à une autre dimension émotionnelle », énonce Audrey Bernard, à l’origine de ce parfum d’ambiance lancé par l’office métropolitain de tourisme et des congrès de Marseille, qui le vendra à partir de la rentrée.
« On n’est pas dans le marketing olfactif, se défend-elle, l’idée est de raconter une histoire, de s’imprégner des lieux, d’un endroit, pour susciter une émotion et un souvenir. On est à la croisée du tourisme et de la culture ».
Pour confectionner l’élixir, la start-up qu’elle a fondée à Montréal, Stimulation Déjà Vu, se base sur la biométrie, soit la mesure des émotions. « On a fondé un petit laboratoire pour faire des tests biométriques olfactifs et sonores, et c’est là que nous nous sommes rencontrés avec l’office de tourisme de Marseille, alors en visite à Montréal. »
« Laisser un signal frais, léger »
« On a tout de suite accroché, c’est surtout le côté novateur de donner une mémoire olfactive à une destination qui nous a intéressés », poursuit son directeur, Maxime Tissot, qui a donné carte blanche à la start-up montréalaise. C’est ainsi qu’Audrey Bernard a fait le voyage jusqu’à Marseille, pour saisir la ville avant de la mettre en bouteille. « Je suis arrivée dans le centre-ville par le métro, quand je suis sortie sur le Vieux-Port, j’ai été éblouie par la chaleur, le soleil, rembobine-t-elle. Marseille, c’est l’émerveillement, c’est ce qu’on a voulu transmettre dans cette création ».
De retour à Montréal, elle a confié au nez de son équipe ses impressions. Puis testé les émotions de différents assemblages, avant de soumettre trois propositions à l’office de tourisme de Marseille. « Comme un air de Marseille » se veut finalement un « mélange de notes marines et anisées, qui rappellent la chaleur urbaine et les collines ». De notre côté, on cherche un peu ce que le parfum a de typicité marseillaise. « L’objectif est de laisser une marque, un signal frais, que vous allez retrouver chaque fois que vous reviendrez à Marseille, cela rassure, met en confiance » , avance Maxime Tissot.
Discussions en cours avec l’aéroport
« C’est aussi un outil de promotion à l’international, un support pour attirer dans un salon des clients, ajoute-t-il. Les grandes métropoles ont toutes des gares, des aéroports, des palais des congrès. Ce qui fait la différence, c’est le contact humain ». La pandémie a retardé le projet, et des discussions sont en cours avec l’aéroport, la gare, et bientôt peut-être le Mucem et certains hôtels, pour diffuser cette identité olfactive de Marseille.
Avec ce lancement marseillais, la start-up Stimulation Déjà Vu a en tout cas vu s’ouvrir le marché français. Depuis début avril, elle a installé à Carpentras, dans le Vaucluse, une réplique de son laboratoire montréalais, et engagé des projets dans le sud de la France, mais aussi à Cambrai. Côté Québec, le partenariat se poursuit avec Montréal, qui compte déjà une gamme de cinq parfums d’ambiance, dont un « Mont-Royal après la pluie ». Autre ville, autre ambiance.
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