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Yvelines : Magny-les-Hameaux crée un tiers-lieu agricole

La ferme de Buloyer, emblématique de l'agglo de Saint-Quentin-en-Yvelines, se transforme en tiers-lieu agricole. Une ferme-école est déjà installée sur place, d'autres porteurs de projets devraient arriver prochainement.

La vaste ferme de Buloyer à Magny-les-Hameaux a déjà vécu plusieurs transformations
La vaste ferme de Buloyer à Magny-les-Hameaux a déjà vécu plusieurs transformations (Service communication de la Ville de Magny-les-Hameaux)

Par Alain Piffaretti

Publié le 18 juin 2021 à 09:33Mis à jour le 18 juin 2021 à 15:31

Elle a même servi pour dessiner les plans de la ville nouvelle de Saint-Quentin-en-Yvelines, au début des années 1970 ! La vaste ferme de Buloyer a déjà vécu plusieurs transformations et s'apprête à en découvrir une nouvelle… Située à Magny-les-Hameaux, la grosse bâtisse fortifiée, édifiée au XVe siècle, a été durant des siècles un immense domaine agricole… Avant de devenir le siège de l'établissement public d'aménagement (Epa) de Saint-Quentin en 1967.

Aujourd'hui propriété de la communauté d'agglomération de Saint-Quentin, elle s'apprête à devenir un tiers-lieu innovant autour de l'agriculture et du tourisme avec pour mots d'ordre l'insertion et le développement durable. Au coeur du projet, une ferme-école , Graines d'Avenir, occupera une partie des 3.000 mètres carrés de l'édifice et la quasi-totalité de l'espace agricole. Objectif : former en trois ans des jeunes de plus de 15 ans aux métiers de maraîcher et de primeur.

Ecole agricole pour jeunes décrocheurs

Ouverte à tous ceux s'intéressant à l'agriculture, l'école est particulièrement adaptée à des jeunes décrocheurs ou en difficulté. « On s'adresse, par exemple, à des adolescents sortant du collège pour qui le lycée professionnel offre une formation encore trop théorique et qui n'ont pas encore suffisamment de maturité pour intégrer un centre de formation des apprentis, CFA », présente Bruno Aimard, cofondateur de l'école. Cette dernière peut aussi, dans le cadre d'un partenariat avec le département, accueillir des jeunes issus de l'aide sociale à l'enfance (Ase) ou des mineurs non accompagnés (MNA).

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Le jeune est immédiatement immergé dans la pratique. L'école écoule sa production via des ventes à la ferme, des réseaux de restauration collective, des magasins locaux… « Généralement, la formation en 'école de production', comme c'est le cas ici, procure de bons résultats, puisque 50 % des jeunes en sortant poursuivent des études en lycée professionnel ou en CFA. Les autres ont un taux d'employabilité évalué à 100 % jusqu'ici », ajoute Bruno Aimard. L'établissement, qui a le statut d'école d'apprentissage privée hors contrat reconnue par l'Etat, accueillera sa première promotion à la rentrée prochaine. La mise en culture a déjà commencé pour anticiper l'arrivée des élèves début octobre. La production sera entièrement bio, avec des méthodes agroécologiques. Il existe 35 écoles de ce type en France, dont deux seulement en Ile-de-France.

« Les lieux sont sauvés »

Aux yeux de Bertrand Houillon, maire (Génération.s) de Magny-les-Hameaux, l'arrivée de la ferme d'apprentissage représente une excellente nouvelle pour le territoire . Ce dernier travaille parallèlement à l'implantation d'autres porteurs de projets pour étoffer le tiers-lieu. Des associations de lutte contre le décrochage scolaire et pour l'éducation à l'environnement sont déjà présentes ou vont s'installer sur le site. Un atelier de transformation (conserverie, découpes de légumes) pourrait aussi prochainement voir le jour. A l'étude aussi, l'installation d'un restaurant, voire la construction d'hébergements.

« Il est particulièrement important que ces activités puissent pérenniser l'aspect agricole et historique de la ferme. Graine d'Avenir est la première pierre de l'édifice », insiste l'élu, qui a résisté aux pressions de certains collègues de la communauté d'agglomération plus favorables à la vente du site à un promoteur.

« Un marchand de bien ou un investisseur aurait retiré au site sa fonction de bien commun, estime l'élu. Aujourd'hui, les lieux sont sauvés. Nous devons encore diversifier les activités à venir, en profitant de l'attractivité du domaine de Port-Royal-des-Champs. » La ferme est, en effet, tout proche de la superbe abbaye (aujourd'hui musée) qui attire des milliers de touristes chaque année. Le tiers-lieu pourrait développer de nouvelles synergies.

Alain Piffaretti

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