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SONDAGE EXCLUSIF Régionales : vers une abstention historique

Une menace d'abstention historique plane sur le premier tour des élections régionales ce dimanche. Selon le baromètre RégioTrack OpinionWay- « Les Echos », à peine 38 % des électeurs pourraient se déplacer dans les bureaux de vote. Dans ce contexte, tout paraît possible dans l'entre-deux-tours.

Malgré le ralentissement de l'épidémie de Covid, une majorité d'électeurs devraient bouder les urnes.
Malgré le ralentissement de l'épidémie de Covid, une majorité d'électeurs devraient bouder les urnes. (Mathieu Pattier/SIPA)

Par Pierre-Alain Furbury

Publié le 17 juin 2021 à 17:30Mis à jour le 18 juin 2021 à 12:33

Beaucoup de Français l'ignorent encore - de l'aveu des candidats - mais il ne reste plus, désormais, que quelques heures de campagne. Quelques heures à peine pour tenter de mobiliser les électeurs et faire pencher la balance. Les chefs des partis jettent donc leurs dernières forces dans la bataille du premier tour des élections régionales, qui se déroulent dimanche après avoir été reportées pour cause de Covid .

Marine Le Pen était ce jeudi en Provence-Alpes-Côte d'Azur, Jean-Luc Mélenchon en Nouvelle-Aquitaine, l'écologiste Yannick Jadot en Ile-de-France, le socialiste Olivier Faure dans le Grand Est, le LR Christian Jacob dans les Hauts-de-France… Une région dans laquelle s'est également rendu le chef de l'Etat . Emmanuel Macron s'est dit « au travail », mais Xavier Bertrand n'a pas manqué d'épingler, sur Franceinfo, « un président de la République en campagne ». « Je ne le lui reproche pas mais […] moi, je le dis. Moi, je l'assume », a égratigné le patron sortant de la région.

Coude-à-coude

Au niveau national, selon le baromètre RégioTrack OpinionWay pour « Les Echos » et Radio Classique, la droite et le Rassemblement national font la course en tête avec respectivement 28 % et 25 % des intentions de vote. En marche - qui n'a cessé de perdre du terrain depuis le début de l'année - est crédité de 12 % des suffrages, comme les écologistes et comme le PS.

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Selon les projections de l'institut de sondages, l'extrême droite, qui ne semblait pas en mesure de décrocher la moindre région il y a quelques mois, est aujourd'hui bien placée en Bourgogne-France-Comté et même favorite en Paca .

Dans cette dernière région, la satisfaction des électeurs à l'égard de l'action du patron de région sortant, le LR Renaud Muselier, s'est effondrée, victime de son rapprochement avec LREM , qui a déclenché un pataquès à droite. Seuls 54 % d'entre eux se disent « satisfaits » de lui. C'est 10 points de moins que la moyenne des présidents sortants. C'est surtout 11 points de moins que son score au début de l'année.

Les pronostics de conquête doivent toutefois être pris avec des pincettes en raison d'une grande inconnue : la participation. Elle s'annonce très faible. A peine 38 % au total, selon OpinionWay.

Un intérêt en baisse

Après un an de crise sanitaire (qui a compliqué la campagne) et à l'approche des vacances d'été, c'est peu dire que les Français n'ont pas vraiment la tête aux régionales, sur fond de rejet de la politique. « Le décrochage est de plus en plus fort entre l'offre politique et les Français. Beaucoup n'y retrouvent pas quelque chose qui leur donne envie d'aller voter, notamment à gauche », observe Bruno Jeanbart, le vice-président d'OpinionWay.

D'autant que la fin de l'obligation du port du masque dans la rue et la levée du couvre-feu font craindre que de nombreux électeurs choisissent d'aller se promener ou de prendre le soleil en terrasse plutôt que d'aller aux urnes. Aujourd'hui, à peine 56 % des Français se disent « intéressés » par ces régionales. Soit 5 points de moins en quatre mois, malgré une campagne électorale qui, bien que tronquée, s'est un peu mieux déroulée que ne le redoutaient les candidats .

Les régionales sont déjà propices à une forte abstention. La région est une institution récente, un échelon un peu flou dont les compétences sont souvent mal connues et qui ne bénéficie pas du sentiment de proximité dont jouissent les maires. Moins d'un électeur sur deux s'est rendu aux urnes au premier tour en 2010 (46,3 % de votants, au plus bas depuis l'élection des conseillers régionaux au suffrage universel direct, en 1986) puis en 2015 (49,9 %). L'impact est réel, alors qu'une liste doit atteindre la barre des 10 % des suffrages exprimés au premier tour pour pouvoir se maintenir au second. « L'abstention va faire l'élection », analysait récemment le politologue Olivier Rouquan dans « Les Echos » .

« Ce sera aussi un enjeu important de l'entre-deux-tours. Plus la participation est basse, plus il y a de réservoirs possibles et plus la remobilisation des électeurs peut changer la donne », explique Bruno Jeanbart. « En 2015 , la dramatisation des enjeux avait conduit à une hausse de participation [de 8,5 points dans l'ensemble du pays, NDLR] qui avait privé le RN de victoire en Paca et dans les Hauts-de-France », poursuit Frédéric Micheau, le directeur général adjoint d'OpinionWay.

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La participation s'annonce particulièrement faible dans l'électorat féminin et chez les jeunes . A l'approche du scrutin, elle ne dépasse pas 32 % pour les premières (contre 45 % chez les hommes) et 20 % pour les 18-34 ans. Contre 55 % pour les personnes âgées de plus de 65 ans, qui sont les plus intéressés par les élections (à 67 %). « Quand la participation est très faible, rappelle Frédéric Micheau, les électorats les plus civiques sont avantagés. » Reste à voir si cela suffira à la droite, qui détient sept des douze régions de l'Hexagone, pour résister à la poussée RN (en Paca) et écologiste (dans les Pays de la Loire ).

Sondage réalisé du 9 au 14 juin auprès d'un échantillon de 5.030 personnes. Marge d'incertitude : entre 0,6 et 1,4 point. Retrouvez ici tous les résultats .

Pierre-Alain Furbury

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