Amérique

De Cuba à la Floride, c’est la chasse aux euros

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Le régime communiste n’accepte plus de dépôts en dollars des Etats-Unis dans ses banques. La population doit brader ses billets verts contre des euros, rares et chers. Même phénomène à Miami, où les expatriés se ruent sur la devise européenne pour envoyer des fonds à leur famille sur l’île.
par François-Xavier Gomez
publié le 17 juin 2021 à 16h32

La décision a pris tout le monde de court : il y a une semaine, la Banque centrale de Cuba a annoncé la suspension des dépôts de dollars en espèces à partir du 21 juin, en invoquant les difficultés liées à l’embargo économique imposé par les Etats-Unis depuis six décennies. Les banques accepteront de la part des particuliers des dépôts en liquide d’autres devises, ce qui contraindra la population à échanger les dollars qu’elle détient contre des euros, des livres sterling ou des dollars canadiens. Une opération qui coûtera davantage et réduira le déjà maigre pouvoir d’achat des Cubains.

Billet vert et marché noir

Depuis la fermeture en novembre des bureaux de la société de transferts d’argent Western Union, menacée de sanctions par Washington, la grande majorité de l’argent envoyé par les Cubains de l’étranger – souvent des sommes modestes – arrive sur l’île en liquide grâce à des «mules» : des voyageurs provenant des Etats-Unis. Dans quelques jours, ces billets verts ne pourront plus être changés qu’au marché noir, avec une forte décote puisqu’ils ne serviront plus à grand-chose. Dans les magasins d’Etat qui vendent des produits importés, seule une carte de paiement alimentée en monnaie étrangère autre que le dollar permet d’obtenir des biens introuvables ailleurs.

Destinée à imposer une monnaie unique, la réforme entrée en vigueur le 1er janvier s’est accompagnée du retour du marché noir des devises, quasiment disparu sur l’île depuis 1993 et la légalisation du billet vert (auparavant, en posséder éta

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