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A Nantes, la fièvre dans le songe

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Des somnambules éthérées aux spirales psychédéliques, une exposition captivante fait dialoguer trois siècles d’hypnotisme et d’histoire de l’art.
par Clémentine Mercier
publié le 14 juin 2021 à 9h59

L’écouter flanque des frissons. En octobre, Tony Oursler nous confiait avoir été hypnotisé lors d’une séance par Internet. L’artiste américain était le premier abasourdi par ce qu’il venait de vivre : «Cela a été le truc le plus incroyable de ma vie, alors que je suis plutôt sceptique de la magie. Je me suis baladé dans trois différents lieux, aussi clairement que je vous vois aujourd’hui, comme dans un film. Je n’en croyais pas mes yeux.» Grâce à une hypnotiseuse basée en Californie, il a pu retrouver, depuis New York, le ventriloque à marionnettes que lui avait présenté son grand-père quand il était petit mais aussi se balader dans la maison de son enfance, dans une pièce cachée derrière une télévision. «Elle m’a dit de regarder au sol et soudain j’ai vu mes petites jambes d’enfant, mon short et mes petits pieds de quand j’avais 5 ans, c’était très bizarre. Je n’ai aucune raison de vous mentir. Tout cela sans aucune drogue. Ça a été une expérience fascinante.» Au musée d’Arts de Nantes, l’installation monumentale de l’Américain clôt l’envoûtante exposition «Hypnose. Art et hypnotisme de Mesmer à nos jours». Dans la chapelle de l’Oratoire, une douzaine d’œuvres de Tony Oursler créent des passerelles entre les premiers magnétiseurs et les médias d’aujourd’hui : il y a l’arbre du marquis de Puységur, qui organisait des séances de somnambulisme à Soissons, le lit du professeur Charcot où s’évanouissaient les «hystériques» pendant l’âge d’or de l’hypnose, la caric

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