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Manifestations pro-palestiennes: les forces de l'ordre se préparent à un samedi à hauts risques

Conscientes que des manifestants envisagent de braver l'interdiction, les organisateurs maintenant leur appel, les forces de l'ordre ont prévu de se déployer en force dans les rues de la capitale.
Conscientes que des manifestants envisagent de braver l'interdiction, les organisateurs maintenant leur appel, les forces de l'ordre ont prévu de se déployer en force dans les rues de la capitale. DENIS CHARLET / AFP

À Paris, les forces de l'ordre seront mobilisées en nombre. Des groupes violents pourraient braver l'arrêté d'interdiction pris par le préfet de police, confirmé vendredi par le tribunal administratif.

À Paris, le feu couve sous une braise incandescente et l'exécutif veut tout faire pour éviter que la crise qui embrase Israël ne s'exporte sur le territoire français. Sans attendre, Gérald Darmanin a envoyé dès jeudi matin un télégramme à tous les préfets, que Le Figaro s'est procuré, les alertant sur «les risques à l'ordre public au cours de manifestations pro-palestiennes pendant le week-end de l'Ascension».

Des troubles sont d'autant plus à craindre pour le ministre de l'Intérieur que «ces événements se situent dans un contexte commémoratif et historique», au premier rang desquels figure le 73ème anniversaire ce vendredi de la déclaration de l'indépendance de l'État d'Israël mais aussi, samedi cette fois, la date anniversaire du début de la première guerre israélo-palestinienne de 1948 -1949, qui a donné lieu à l'exode palestinien dénommé par eux-mêmes Nabqa.

À voir aussi - Manifestation pro-Palestine interdite: Eric Coquerel dénonce une «provocation» de la part de Gérald Darmanin

Lyon, Marseille, Nice : des centaines de manifestants attendus

Selon nos informations, 5 à 700 manifestants seraient attendus à Lyon, 400 à Marseille ou encore 300 à Nice. Sarcelles (Val d'Oise), où est implantée une forte communauté juive, devrait en toute logique faire l'objet d'une attention particulière.

À Paris, où la cote d'alerte est atteinte, les manifestations liées au conflit ont quant à elles été prohibées par le préfet de police, Didier Lallemand, qui a pris un arrêté d'interdiction visant un défilé hautement inflammable, samedi après-midi, entre Barbès et Bastille. L'organisateur, représentant l'association de Palestiniens en Île-de-France, qui entend «commémorer la Naqba et dénoncer les dernières agressions israéliennes», a introduit vendredi un référé devant le tribunal administratif, qui a finalement confirmé l'interdiction. Les forces de l'ordre conservent en particulier un cuisant souvenir du rassemblement pro-palestinien du 19 juillet 2014, qui avait dégénéré en véritables scènes d'émeutes à Barbès, mis à sac et transformée en quelques heures en annexe de la bande Gaza.

Déployant des banderoles «État d'Israël assassin» et des drapeaux du nouveau parti anticapitaliste, près de 500 personnes chauffées à blanc, parmi lesquelles de nombreuses femmes voilées et des hommes en keffieh, s'étaient massées sous le métro aérien avant que des commerces soient saccagés et que des véhicules soient enflammés en travers des rues. Sous les cris de «collabos», les forces de l'ordre avaient dû manœuvrer pendant des heures, noyant de lacrymogène le quartier avant de rétablir le calme. Dans son arrêté, le préfet de police rappelle en outre que l'appel à manifester tombait «pendant les fêtes religieuses marquant la fin du ramadan et la veille des fêtes de Chavouot pour la communauté juive».

Veillée d'armes

Conscientes que des manifestants envisagent de braver l'interdiction, les organisateurs maintenant leur appel, les forces de l'ordre ont prévu de se déployer en force dans les rues de la capitale. Elles n'excluent d'ailleurs pas que toute une nébuleuse d'extrême gauche se greffe à l'événement. En 2014, quelque 200 individus avaient essayé s'en prendre à des intérêts de la communauté juive. «Par précaution», la Préfecture de Police a pris samedi un arrêté de fermeture pour les commerces du «secteur Barbès» à partir de 12h.

Invités «à la plus grande vigilance», les préfets ont reçu dans les régions l'ordre de «mobiliser les services de renseignement», en particulier le renseignement territorial (RT) mais aussi les antennes de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) «pour assurer le suivi de ces mouvements et anticiper les risques de débordement». À travers le pays, des cortèges et rassemblements pourraient se former. Mais il est recommandé aux préfets de «ne pas hésiter à les interdire», si les «déclarations de manifestations sont hors délai», s'ils jugent que des violences peuvent éclater ou que les «organisateurs ne respectent pas les règles de l'état d'urgence sanitaire».

En clair, le feu est vert pour défiler avec des drapeaux palestiniens, mais en prévenant bien à l'avance, dans le calme et avec le masque chirurgical. Partout en France, plus que jamais soumise à la menace terroriste, des dispositifs policiers ont été déployés pour «protéger les lieux de culte, centres culturels et commerces de la communauté juive». À l'approche d'un week-end sous tension, l'atmosphère est à la veillée d'arme.

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434 commentaires
  • Bo Kaz

    le

    Je crois que les Français seraient bien inspirés a se préparer a la guerre civile, qui d´ailleurs devrait s´appeler plutôt une guerre de libération nationale.
    Je crois qu´elle devient inévitable, donc ceux qui veulent survivre n´ont qu´a s´y préparer comme il faut. Continuer a espérer que les choses s´arrangeront d´elles-mêmes, en mettant un bulletin dans l´urne, est une puérile fuite en avant.
    Il ne faut pas être un grand observateur pour s´en rendre compte, il suffit de regarder ce qui se passe aujourd´hui a Paris.

  • Anonyme

    le

    Le droit de manifester est fondamental. C'est 1 pilier des droits de l'homme . Interdire , c'est 1 grosse preuve de faiblesse de l Etat.

  • Nino Ricci

    le

    Que diriez-vous si demain, sans l'accord des Français, un groupe d'une trentaine de pays, souvent petits, décidaient de couper la France en deux pour en donner la moitié à un peuple persécuté à l'autre bout du monde .

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