Reportage

Accord post-Brexit : à Granville, des marins le port au ventre

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Près de 70 navires normands et bretons ont fait entendre jeudi leur voix face à Jersey pour dénoncer des autorisations de pêche données au compte-gouttes par les autorités de l’île. «Libération» a rencontré ce vendredi trois pêcheurs français qui en étaient.
par Romain Boulho, envoyé spécial à Granville et Cyril Zannettacci. VU
publié le 7 mai 2021 à 19h27

En mer, il n’y a pas deux jours identiques. Jeudi, la Manche vibrait de colère. Le port de Saint-Hélier semblait noyé de fumée rouge ; des marins français importaient une manifestation dans le port de Jersey, et «on n’avait pas vu ça en plusieurs siècles». Près de 70 navires, zieutés par la Navy, «secourus» par des patrouilleurs français, sont venus contester les autorisations de pêche données au compte-gouttes par les autorités jersiaises. Trois gueules du port de Granville, partis à Saint-Hélier, racontent l’opération, la déception qui en résulte, la fierté aussi. Et puis la galère, qui reste bien amarrée.

Le taulier, le «Pearl» et le «Black Pearl»

Cyril Piraud a toujours voulu avoir deux bateaux. Il y a des désirs qu’on n’explique pas. Un seul, oui, mais deux, peut-être que ça fait plus «patron» ? Quand il a récupéré le premier, en 2008, l’engin s’appelait la Madone. Pas l’esprit du gaillard, qui porte le tattoo jusqu’au sourcil. Il l’a renommé le Pearl, rapport aux Pirates des Caraïbes, et a gravé le navire sur sa peau, son pick-up et jusque dans son esprit. Travaux de titan, des centaines de milliers d’euros engloutis. Le deuxième, le Black Pearl, il l’a fait construire lui-même, en Turquie. Deux millions d’euros. Le bateau a la couleur du neuf, noir, gris, rouge, et Cyril Piraud le raconte avec une fierté com

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