En direct
A suivre

Avignon : plaque tournante du trafic de drogue

Le point de deal où un policier a été tué ce mercredi était en plein Avignon, à quelques minutes à peine du palais des Papes. Un quartier d’apparence ordinaire, mais où le trafic de stupéfiant fait partie du quotidien des habitants.

Avec 15 lieux de trafic de stupéfiants pour 100.000 habitants, le département Vaucluse (84) talonne désormais la Seine-Saint-Denis (93) et la Guadeloupe (971).

Un trafic dopé par Internet depuis le début de la crise sanitaire, si bien que Bruno Bartocetti, secrétaire national du syndicat Unité SGP Police Force Ouvrière, a déclaré à l’antenne de CNEWS qu’«on se transporte vers du Uber Shit», en référence à l’application de livraison de repas.

Depuis le 1er janvier, 83 personnes ont été interpellées dans le Vaucluse au cours d’une soixantaine d’opérations sur des points de deal, lieux où les trafiquants de drogue vendent quotidiennement leurs produits stupéfiants. Le meurtre du policier Eric M. mercredi soir lors d’une de ces opérations anti-drogue relance le débat sur l’insécurité grandissante et sur les moyens et conditions de travail des forces de l’ordre.

Lutter «par tous les moyens» contre les trafics

En déplacement sur les lieux du drame, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a déploré la violence donc sont victimes les policiers dans l’exercice de leurs fonctions. «La lutte contre le trafic de stupéfiants, partout sur le territoire national, s’apparente à une guerre», a-t-il déclaré, s’inquiétant de l’usage de plus en plus régulier des armes à feux. Les policiers ont d’ailleurs constaté une augmentation de 30% des armes saisies lors de leurs opérations.

La lutte contre le trafic de stupéfiants «par tous les moyens est devenue la mère des batailles, puisque la drogue innerve certains réseaux séparatistes mais aussi la délinquance du quotidien», déclarait de son côté Emmanuel Macron en avril dernier, dans un entretien pour Le Figaro.

Or le démantèlement des points de deal sont des opérations de longue haleine qui demandent beaucoup de moyens aux forces de police. «Si on prétend fermer un point de deal par jour, ça veut dire qu’on est inefficace. Un réseau, c’est des mois d’enquête et de filature pour le faire tomber», a souligné Bruno Bartocetti à CNEWS. 

Depuis début 2021, 1.742 opérations de démantèlement de points de deal ont été menées dans toute la France. En décembre dernier, le ministère de l’Intérieur révélait avoir identifié 3.952 de ces lieux. Pour venir en aide aux forces de l'ordre dans leurs enquêtes, une plate-forme en ligne a par ailleurs été lancée en mars 2021 permettant à tout citoyen de signaler la présence d’un point de deal près de chez lui. 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités