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Microsoft ne gagne rien sur ses consoles de jeu vidéo (mais c'est normal)

La nouvelle manette de la Xbox

La nouvelle manette de la Xbox - Microsft

Lors du procès opposant Apple à Epic, la patronne de la division Xbox de Microsoft a été interrogé sur le modèle économique de cette activité.

Si Microsoft est depuis de longues années un poids lourd du marché des consoles de jeu vidéo, on n'a jamais vraiment su combien générait cette activité. Le géant américain ne publie jamais le détail de la rentabilité de ses consoles dans ses résultats financiers et se contente de donner les chiffres globaux de son pôle "Gaming, Media & Entertainment".

Un mystère aujourd'hui levé. En effet, lors du procès opposant Apple à Epic, Lori Wright, la patronne de la division Xbox de Microsoft a été interrogée comme témoin par l'avocat d'Epic sur le modèle économique de cette activité.

Ses réponses sont on ne peut plus claires. "Quelle marge prend Microsoft sur les ventes de consoles Xbox?", demande-t-il. "Aucune, nous vendons les consoles à perte", répond-elle.

"Microsoft a-t-il déjà gagné un bénéfice sur la vente d’une console? ", insiste l'avocat. "Non", répond alors la dirigeante.

Modèle économique de l'imprimante ou de la machine à café

Ces réponses confirment en fait un secret de polichinelle. Dans les consoles, Microsoft applique le modèle économique éprouvé appliqué pour plusieurs produits de consommation, notamment les machines à café type Nespresso ou encore les imprimantes.

La machine en tant que telle est vendue à prix coûtant voire à perte pour inciter à l'achat. Le fabricant se rattrape ensuite sur les "consommables": cartouches d'encre vendues à prix d'or pour les imprimantes, capsules pour les machines à café.

Pour le jeu vidéo, un large écosystème permet désormais d'assurer de confortables marges. Il y a évidemment d'abord les jeux vendus assez chers, Microsoft est un éditeur important, mais également les abonnements aux services en ligne (Xbox Live, Xbox Game Pass pour Microsoft) qui génèrent des revenus récurrents, sans oublier les accessoires sous licence.

De quoi permettre au final de dégager des bénéfices sur ces activités. D'ailleurs, ce modèle est également appliqué par Sony pour ses PlayStation depuis la PS4. Auparavant, le géant japonais tentait d'être rentable dès le lancement de ses nouvelles machines ce qui impliquait un prix de départ élevé. Trop sûrement pour les consommateurs qui avaient alors boudé la PS3 à son lancement.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business