Coup de main

Quand l’Union européenne formait la police birmane

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Bruxelles a formé et équipé des milliers d’agents de la police birmane, accusée d’exactions depuis le coup d’Etat du 1er février. L’ambition du programme Mypol, suspendu depuis, était d’enseigner des pratiques plus respectueuses des droits de l’homme.
par Guillaume Pajot
publié le 23 avril 2021 à 6h00

«Transformer» la police birmane en enseignant «les meilleures pratiques internationales et le respect des droits de l’homme». C’était la promesse de l’Union européenne (UE) et de son programme Mypol, une ambition pulvérisée par la répression qui frappe les opposants au coup d’Etat du 1er février en Birmanie. Plus de 730 personnes ont été tuées, dont des enfants, selon l’Association pour l’assistance aux prisonniers politiques (AAPP). «Je ne veux pas blâmer les Européens, mais c’était un pacte avec le diable», estime Maw Htun Aung, consultant indépendant et ancien candidat au Parlement.

Les «meilleures pratiques internationales» semblent un lointain souvenir : la police et l’armée sont accusées de tirs à balles réelles, d’exécutions extrajudiciaires et d’actes de torture. Des violences immédiatement condamnées par l’UE, qui a pris des sanctions et suspendu le programme à la suite du putsch. «Une telle conduite va clairement à l’encontre des objectifs de Mypol et relève de la seule responsabilité des personnes impliquées et de leur chaîne de commandement», souligne la délégation européenne en Birmanie.

«Ne pas être associé à ce qui se passe»

La formation a connu un enterrement discret, sans laisser de traces, comme si elle n’avait jamai

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