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Le leader de la gauche italienne démissionne

Le secrétaire national du Parti démocrate, Nicola Zingaretti, quitte ses fonctions à la tête de la principale formation de centre-gauche. C'est le plus important parti traditionnel à soutenir le gouvernement d'union nationale de Mario Draghi.

Nicola Zingaretti, le secrétaire national du Parti Démocrate, principal partenaire avec le M5S de la coalition qui gouvernait le pays avant l'arrivée de Mario Draghi au pouvoir, a démissionné jeudi soir.
Nicola Zingaretti, le secrétaire national du Parti Démocrate, principal partenaire avec le M5S de la coalition qui gouvernait le pays avant l'arrivée de Mario Draghi au pouvoir, a démissionné jeudi soir. (ANDREAS SOLARO/AFP)

Par Olivier Tosseri

Publié le 5 mars 2021 à 12:18Mis à jour le 5 mars 2021 à 17:04

La gauche italienne n'arrive pas à guérir du virus des querelles internes, une maladie chronique qui fait succéder les exclusions aux scissions. Il s'agit cette fois d'une démission. Celle de Nicola Zingaretti, le secrétaire national du Parti Démocrate , principal partenaire avec le M5S de la coalition qui gouvernait le pays avant l'arrivée de Mario Draghi au pouvoir.

Depuis une décennie, le PD, perçu comme le parti de l'intelligentsia, a siégé dans tous les gouvernements, et a également occupé le poste de président du Conseil de 2013 à 2018 avec Enrico Letta , Matteo Renzi et Paolo Gentiloni . Depuis sa fondation en 2007, le grand parti qui devait unir la gauche italienne n'a cessé de se diviser, traversé par différents courants et agité par les ambitions personnelles de ses hiérarques.

« J'ai honte du Parti Démocrate »

L'actuelle crise économique et sociale doublée d' une crise sanitaire qui perdure n'auront pas suffi à les calmer. Pas plus que « l'esprit d'union nationale pour reconstruire le pays » insufflé par Mario Draghi. « J'ai honte qu'au sein du PD, parti que je dirige, les gens ne parlent depuis 20 jours que de postes et de primaires alors qu'en Italie, la troisième vague du Covid explose », a déploré Nicola Zingaretti.

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Président de la région du Latium, il avait pris la tête du Parti Démocrate en 2019. Son manque de charisme, sa grande discrétion et son sens du dialogue devaient permettre d'apaiser le PD après les tumultueuses années de la direction Renzi. A l'été 2019, malgré ses réticences, il avait soutenu la naissance d'un exécutif avec le M5S pour éviter une prise de pouvoir de Matteo Salvini. Au début du mois dernier, malgré son soutien à Giuseppe Conte, il s'était rallié à Mario Draghi pour sortir le pays de l'impasse politique .

Un sens des responsabilités qui ne lui a pas évité d'acerbes critiques au sein même de son parti où certains stigmatisaient l'absence de projet clair, réclamaient un congrès extraordinaire et l'organisation de primaires, critiquaient la poursuite de l'alliance avec le M5S. « Je suis la cible d'attaques venant de personnes qui ont partagé les choix fondamentaux effectués depuis ces deux années, a déclaré Nicola Zingaretti. On ne s'écoute plus, on ne fait que caricaturer la position des autres ».

Besoin impératif de clarification

Son départ a provoqué une surprise générale. Personne n'avait été informé, pas même Mario Draghi . Sa décision n'a cependant pas été impulsive. En mettant un terme à la guerre d'usure dont il est victime, Nicola Zingaretti espère que son parti sortira de la paralysie provoquée par ses querelles internes.

La droite est déjà en ordre de bataille pour peser sur le gouvernement de Mario Draghi et lui succéder à la fin de la législature en 2023. Le M5S a lancé sa « refondation » sous l'égide de Giuseppe Conte qui voudrait en faire le parti pivot du camp progressiste. L'Assemblée nationale du Parti Démocrate, les 13 et 14 mars prochains, lui permettra de faire une mise au point sur sa ligne politique aussi bien que sur son identité. Elles sont pour l'instant trop floues aux yeux de l'opinion publique italienne.

Olivier Tosseri (Correspondant à Rome)

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