Action

Cette fois, le groupuscule Génération identitaire n’a plus d’existence légale

Comme il l’avait promis, le gouvernement a dissous le groupe d’extrême droite accusé de tenir «un discours de haine incitant à la discrimination».
par LIBERATION et AFP
publié le 3 mars 2021 à 15h35

Le groupe d’extrême droite Génération identitaire (GI) a été dissous mercredi en Conseil des ministres. C’est le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin qui s’est empressé de l’annoncer sur Twitter, affirmant que cette association «incite à la discrimination, à la haine et à la violence». Cette dissolution intervient alors que le ministère de l’Intérieur a, ces derniers mois, obtenu celle de trois associations qu’il tient pour proches de la mouvance islamiste (CCIF, BarakaCity, et le collectif Cheikh Yassine) dans le sillage de l’assassinat de Samuel Paty en octobre 2020, et de celle du groupe ultranationaliste turc des «Loups gris». Génération identitaire a annoncé son intention de contester sa dissolution en référé devant le Conseil d’Etat. Par ailleurs, deux questions préliminaires de constitutionnalité seront déposées : sur la dissolution de ligue et sur le délit d’appel à la discrimination.

Génération identitaire «et certains de ses militants doivent être regardés comme tenant un discours de haine incitant à la discrimination ou à la violence envers des individus en raison de leur origine, de leur race et de leur religion» et, «par sa forme et son organisation militaires», GI «peut être regardée comme présentant le caractère d’une milice privée», justifie Gérald Darmanin dans le décret de dissolution.

«Une idéologie appelant à la discrimination, à la violence ou à la haine»

La procédure avait été lancée mi-février par Gérald Darmanin avec l’envoi à l’association d’un argumentaire auquel GI avait jusqu’au 24 février pour répondre.

Le décret de dissolution fait également état des «liens avec des groupuscules d’ultradroite dont [Génération identitaire] reçoit un soutien logistique et qui défendent une idéologie appelant à la discrimination, à la violence ou à la haine au nom de théories racialistes ou suprémacistes».

Il y est encore noté que l’association a reçu des dons de Brenton Tarrant, l’auteur de l’attentat de Christchurch (Nouvelle-Zélande) qui a fait 51 morts en mars 2019. Lors de son audition, en avril 2019, par la commission d’enquête parlementaire sur les groupuscules d’extrême droite, l’ancien directeur de Tracfin Bruno Dalles avait affirmé que Brendon Tarrant était «membre bienfaiteur» de GI.

Pour aller plus loin :

Dans la même rubrique

Les plus lus