EN DIRECT - Covid-19: le confinement local débute dans les régions de Nice et de Dunkerque

25.130 personnes sont actuellement hospitalisées pour une infection à Covid-19 en France et 3445 patients sont actuellement admis en service de réanimation.

286 décès liés au coronavirus ont été enregistrés ces dernières 24h dans les établissements hospitaliers.

Le chef de l'État doit se rendre lundi à Stains (Seine-Saint-Denis) afin de promouvoir la plateforme "1jeune1solution" et l'engagement des entreprises en faveur de la jeunesse, particulièrement touchée socialement et économique par l'épidémie de Covid-19.

En marge d'un déplacement à Lyon ce vendredi, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal est revenu sur la proposition de confiner Paris pour trois semaines, formulée par le premier adjoint à la mairie de Paris Emmanuel Grégoire jeudi soir, et qui a finalement été tempérée ce vendredi matin.

"Ne jouons pas avec les nerfs des Français", a demandé le porte-parole. "Nous tendons la main aux élus de Paris, qu'ils rejoignent la concertation pour en discuter ensemble. Je peux parfaitement comprendre que c'est difficile et qu'ils aient besoin d'abord de se concerter avec eux-mêmes. Mais encore une fois je pense que c'est tous ensemble qu'on relèvera ce défi".

Le maire de Nice, où un confinement le week-end entre en vigueur ce vendredi soir, annonce dans une vidéo publiée sur Facebook ce vendredi la fermeture de la Promenade des Anglais, ainsi que plusieurs autres rues de la ville, le littoral et les plages.

Selon la mairie de Nice à BFMTV, la mesure s'applique uniquement pour les deux week-ends de confinement.

Au lendemain de l'annonce de Jean Castex de placer 20 départements en "surveillance renforcée", plusieurs médecins et scientifiques, comme Karine Lacombe et Philippe Juvin, estiment que le gouvernement va dans la mauvaise direction. >> Plus d'informations, avec notre article complet.

Invité ce vendredi matin de BFMTV, le directeur de l'Agence régionale de santé d'Île-de-France (ARS IDF), fait un état des lieux de l'épidémie de Covid-19 dans sa région, au lendemain de la conférence de presse de Jean Castex et de la proposition de la mairie de Paris de reconfiner la capitale.

"La situation dans les hôpitaux d'Île-de-France, mais comme dans beaucoup de régions de France, elle est tendue", explique Aurélien Rousseau. "On a franchi cette semaine la barre des 800 patients Covid en réanimation, ce qui donne un chiffre en pourcentage qui est éloquent, on est à 72% des capacités de réanimation qui sont occupées par des patients Covid, et donc cette pression est là, au quotidien pour les équipes."

Les "premiers effets" de la campagne de vaccination se dessinent chez les personnes âgées de plus de 75 ans, notamment les résidents en Ehpad, a indiqué ce vendredi Santé publique France, notant une "amélioration" des indicateurs dans cette tranche d'âge.

Au 23 février, 80% des résidents en Ehpad avaient reçu au moins une dose de vaccin, et 50,6% avaient reçu les deux doses. Et au total, hors ou en Ehpad, près de 25% des personnes âgées de 75 ans et plus avaient reçu au moins une dose de vaccin, selon le bulletin hebdomadaire de l'agence sanitaire.

Dans ce contexte, les "premiers effets" de la vaccination, dont les personnes âgées sont la cible prioritaire, "se dessinent avec une diminution des indicateurs épidémiologiques chez les plus de 75 ans et les résidents en Ehpad". Cette amélioration, "reflet probable de la vaccination", est notable sur la majorité des indicateurs, notamment une diminution de l'incidence et une baisse de la proportion de personnes hospitalisés par rapport aux autres classes d'âge.

Ainsi, même si les personnes âgées restent "fortement touchées", le taux d'incidence chez les plus de 75 ans a diminué la semaine du 15 au 21 février de 6% par rapport à la semaine précédente, tandis qu'il augmentait dans quasiment toutes les autres classes d'âge. Les données montrent également une "forte diminution" des décès (-22,5%, soit -143 morts) dans les établissements sociaux (dont font partie les Ehpad) la semaine précédente.

Emmanuel Grégoire fait savoir que la mairie de Paris n'est pas "favorable" à l'instauration d'une mise sous cloche le week-end, mesure mise en oeuvre à partir de ce vendredi dans les Alpes-Maritimes et pour Dunkerque.

Une décision que le premier adjoint d'Anne Hidalgo juge "trop faiblement efficace sur le plan sanitaire".

"Je ne vois pas pourquoi on attend", s'étonne ce vendredi matin le professeur Philippe Juvin, invité de BFMTV, au lendemain de la nouvelle conférence de presse de Jean Castex. Et alors que les chiffres du Covid-19 repartent à la hausse en France, notre invité estime qu'il y a urgence à prendre de nouvelles mesures. "Quand l'épidémie monte, tout jour perdu est un jour qui compte double", développe-t-il, en s'appuyant sur des travaux publiés à la suite du premier confinement au printemps 2020:

"Le 15 mars, vous vous souvenez on a confiné [...] si on avait confiné 7 jours avant, on aurait eu 13.000 morts en moins, mais si on avait confiné 7 jours après, on n'aurait pas eu 13.000 morts de plus, mais 53.000 morts en plus", dénombre le chef du service d'urgences de l'hôpital Georges-Pompidou à Paris.

Des chiffres qui font dire à celui qui est également maire de la Garenne-Colombes (LR) que la stratégie mise en oeuvre par le gouvernement, pour qui "chaque jour sans confiner est un jour gagné", n'est pas la bonne.

Pour Karine Lacombe, les annonces de Jean Castex jeudi soir ne sont pas suffisantes. "On a l'impression que c'est reculer pour mieux sauter", a réagi l'infectiologue sur RTL ce vendredi matin.

"Les chiffres vont dans le sens de l'augmentation croissante. Même si était sur un plateau haut, on voit bien qu'on a un décrochage, que l'on attendait", a rappelé Karine Lacombe, tout en précisant "ne pas juger la décision prise", qui se base aussi sur "des contraintes économiques et sociales" et "pas uniquement sur des faits sanitaires".

"Je pense que le fait de se retrouver au bord du précipice doit certainement guider les décisions, même si nous les scientifiques on aurait préféré que les décisions soient prises à un moment où on aurait pu avoir une action rapide sur l'épidemie", a fait valoir l'infectiologue.

Ils sont au nombre de 20. Jean Castex a annoncé jeudi une "surveillance renforcée" dans les zones où le Covid-19 semble circuler activement.

Le point commun entre tous ces départements? Un taux d'incidence élevé, supérieur à 200. Pour rappel, cet indicateur correspond au nombre de nouveaux cas de coronavirus officiellement comptabilisés sur les 7 derniers jours pour 100.000 habitants.

Comment l'épidémie évolue-t-elle dans ces départements? Pour le savoir, vous pouvez consulter l'infographie ci-dessous.

Ils dénoncent une proposition "sans concertation". Plusieurs élus d'opposition parisiens n'ont pas caché leur "stupéfaction" après l'annonce de la mairie de Paris jeudi soir.

"Il aurait fallu qu'on soit prévenu un peu avant. Il n'y a eu aucune discussion, aucune concertation", a déploré Philippe Goujon, maire Les Républicains du 15e arrondissement sur BFMTV. Pour l'élu, cette proposition "s'apparente à un coup politique" d'Anne Hidalgo.

Après Nice, Dunkerque, bientôt Paris? La mairie de Paris va proposer au gouvernement un confinement de trois semaines dans la capitale afin "d'avoir la perspective de tout rouvrir" à son issue, y compris bars, restaurants et lieux culturels, a affirmé le premier adjoint Emmanuel Grégoire jeudi.

Jean Castex a détaillé la liste des départements sous "surveillance renforcée" jeudi, à l'occasion d'une conférence de presse: ils sont au nombre de 20 et de nouvelles restrictions, à l'image des confinements locaux décidés autour de Nice et de Dunkerque, pourront y entrer en vigueur à partir du week-end du 6 mars. Vérifiez si votre département est concerné sur notre carte:

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