Covid-19 : "il faut tout faire pour retarder le confinement", insiste Jean Castex

Publié le par Manon Duran

La situation sanitaire de notre pays s'est dégradée au cours des derniers jours, a confirmé le Premier ministre, Jean Castex, lors d'une conférence de presse, jeudi 25 février. Le couvre-feu de 18h à 6h est maintenu. 20 départements sont placés en "surveillance renforcée". 

"La situation sanitaire de notre pays s'est dégradée au cours des derniers jours. Après plusieurs mois marqués par un plateau se situant entre 15 000 et 20 000 cas par jour, le virus gagne de nouveau du terrain depuis une semaine, comme presque partout en Europe. [...] Nous avons compté hier plus de 30 000 cas positifs, un chiffre que nous n’avions plus atteint depuis novembre dernier", a indiqué le Premier ministre, Jean Castex. 

Le choix d'un troisième confinement national a cependant été écarté. "Le confinement est un levier auquel nous devons recourir quand nous ne pouvons pas faire autrement. Il faut tout faire pour le retarder le plus possible et laisser la vaccination faire effet sur la population", a-t-il insisté. En contre-partie, le gouvernement se dit prêt à réagir "aux premiers signes de reprise épidémique".

Les cas particuliers de Mayotte, Nice et Dunkerque

Confinement prolongé à Mayotte

Le confinement est prolongé de 15 jours à Mayotte alors que l'île est confinée depuis le 5 février. 

Nice et Dunkerque confinés les week-ends

Les agglomérations de Nice et de Dunkerque sont soumises à un confinement les week-ends, à partir du 26 février 2021 au soir. Ce confinement partiel s'ajoute au couvre-feu toujours effectif de 18h à 6h en semaine, selon les mêmes règles que lors du confinement d'octobre. Des mesures supplémentaires ont été prises à l'échelle locale. Objectif : endiguer la propagation des souches variantes du coronavirus. 

20 départements placés en "surveillance renforcée"

"Il apparaît aujourd'hui que la situation épidémiologique et hospitalière dans d'autres agglomérations ou départements suscite une vigilance maximale, car ces territoires cumulent des indicateurs défavorables : un niveau d’incidence élevé, autour de 250 cas pour 100 000 habitants, une part de variant cinq fois supérieur à 50 %, une pression hospitalière proche du seuil critique et, enfin, une circulation virale qui commence à s'accélérer sérieusement", a indiqué le Premier ministre.

Vingts départements sont concernés : 

  • les Alpes-Maritimes ;
  • les Bouches-du-Rhône ; 
  • la Drôme ;
  • l'Essone ; 
  • l'Eure-et-Loire. 
  • les Hauts-de-Seine ; 
  • la Meurthe-et-Moselle ; 
  • la Moselle ;
  • le Nord ; 
  • l'Oise ; 
  • Paris ; 
  • le Pas-de-Calais ; 
  • le Rhône ;
  • la Seine-et-Marne ; 
  • la Seine-Saint-Denis ; 
  • la Somme ; 
  • le Val d'Oise ;
  • le Val-de-Marne ;
  • le Var ;
  • et les Yvelines.

départements vigilance renforcée
Fermerdépartements vigilance renforcée © Gouvernerment
© Gouvernerment

"J’ai demandé aux préfets des départements concernés d’engager des concertations avec les élus en vue d’inviter sans attendre tous les habitants à la plus grande vigilance et d’envisager, dans tout ou partie de ces territoires, des mesures de freinage proches de celles mises en place à Nice et Dunkerque", a précisé le Premier ministre.

"Si et seulement si la situation continue de se dégrader, des mesures entreront en vigueur à partir du week-end du 6 mars". 

4 millions de Français.es vacciné.e.s d'ici la fin février

D’ici la fin du mois, 4 millions de doses vaccinales auront été administrées à 3 millions de personnes. "Nous vaccinons beaucoup, mais surtout, nous vaccinons les bonnes personnes, celles qui peuvent développer des séquelles lourdes et parfois en mourir : les personnes les plus âgées et ou atteintes de comorbidités", a insisté Jean Castex. 

Le virus circule de mois en moins chez les personnes âges : "près de 80 % des résidents en Ehpad ont été vaccinés et depuis deux semaines, l’incidence baisse chez les plus de 80 ans quand elle augmente chez les autres tranches d’âges", a-t-il ajouté. 

Pour rappel, les médecins généralistes peuvent désormais vacciner les personnes de 50 à 64 ans atteintes de comorbidités. "D'ici fin mars, les deux tiers des personnes de plus de 75 seront vaccinés et nous ouvrirons début avril la vaccination aux plus de 65 ans".

Interférons et anticorps monoclonaux : de nouveaux espoirs contre la Covid-19

Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a évoqué deux traitements prometteurs contre les formes graves de l'infection à coronavirus Sars-Cov-2 : 

  • l'Interferon, un médicament ancien, qui permettrait de limiter les formes graves. "Nous serons dans quelques semaines si ce traitement est efficace", précise-t-il.
  • un traitement à base d'anticorps monoclonaux pour lequel l’ANSM a accordé une autorisation temporaire d’utilisation de ces anticorps pour limiter les risques de formes graves. "Quelque 83 centres hospitaliers ont déjà reçu des milliers de traitements [par anticorps monoclonaux], qui pourront commencer à être administrés avec prudence (...) pour des patients de 80 ans et plus et qui ont des troubles de l'immunité."