Eric Piolle ouvre les portes de son bureau. Il se pose sur un petit canapé, une tasse de café à la main. Le petit doigt du maire de Grenoble pointe un trophée sur la table. Sa ville a été élue «capitale verte européenne». Le chef-lieu de l’Isère a encaissé un chèque de 350 000 euros pour lui permettre de réaliser ses projets environnementaux. Il a l’air content. Un peu de lumière dans un monde sombre. Ce n’est plus un secret : Eric Piolle devrait annoncer sa candidature à la primaire écologiste - pour désigner le porte-drapeau à la présidentielle - après les élections régionales, cet été. Son équipe est prête. Il tente de faire ami-ami avec un maximum d’élus verts pour prendre de l’épaisseur. L’édile des Alpes ne s’éternise pas sur le sujet. La présidentielle après les régionales, répète-t-il.
Ces derniers temps, les écologistes sont moins audibles. L'été 2020 semble loin. Ils squattaient les plateaux télé, les polémiques et les débats après leurs nombreux succès aux municipales. Aujourd'hui, la pandémie occupe les ondes et les esprits, mais pas seulement. Des ambitieux à gauche, notamment Anne Hidalgo et Arnaud Montebourg, poussent afin de s'imposer dans le paysage des présidentiables. Les coups pleuvent contre les écologistes. Pas «crédibles» un matin, pas «républicains» le lendemain : ils désirent les effacer par la force. Le maire de Grenoble, lui, préfère en sourire : «C'est le jeu, ils veulent exister et parfois ils commettent des sorties de route.