Retraite

«Le Monde» : Plantu remballe ses crayons

Le dessinateur de presse, figure historique du quotidien du soir, a confirmé son départ du journal le 31 mars. Il assure que cela n’a «rien à voir» avec la polémique autour du dessin de Xavier Gorce et de l'affaire Duhamel.
par Victor Boiteau
publié le 22 janvier 2021 à 10h13

Un dernier coup de crayon, et la fin d'une époque. Jean Plantureux, dit Plantu, a confirmé ce vendredi qu'il prendrait sa retraite le 31 mars. Une information qu'il avait confiée jeudi soir au site Arrêt sur images.

Dessinateur historique du Monde, Plantu, bientôt 70 ans, a croqué l'actualité française et internationale de ces dernières décennies. Il avait commencé sa collaboration avec le journal d'Hubert Beuve-Méry en 1972, dessinant sa première colombe, sur fond de guerre de Vietnam. En 1985, André Fontaine, alors directeur du journal, décide de lui donner une place chaque jour en une du quotidien. Trente-cinq ans durant, sa petite souris se faufilera à travers ses dessins d'actualité, des attentats aux grandes compétitions sportives, en passant par la politique ou le cinéma.

Fervent défenseur de la liberté de la presse, il a fondé aux côtés de Kofi Annan, ancien secrétaire général des Nations unies, l'association Cartooning for peace en 2006. Une initiative en réaction aux publications des caricatures de Mahomet dans un journal danois, puis reprises par Charlie Hebdo.

Un départ «prévu depuis longtemps»

Le dessinateur l'assure : son départ n'a «rien à voir» avec la polémique autour de Xavier Gorce, qu'il soutient, selon Arrêt sur images. Son départ «était prévu depuis longtemps», ajoute Plantu. Mardi, un des dessins de Xavier Gorce, autre dessinateur du Monde, a suscité la polémique. On y voyait son habituel pingouin demander à un autre : «Si j'ai été abusé par le demi-frère adoptif de la compagne de mon père transgenre devenu ma mère, est-ce un inceste ?»

Un dessin qui n'a pas fait rire tout le monde. Dans le contexte des révélations sur Olivier Duhamel, constitutionnaliste et figure de la gauche intellectuelle accusé d'avoir abusé sexuellement de son beau-fils mineur, les réactions ont été immédiates. La direction du Monde d'est aussitôt expliquée. «Le Monde tient à s'excuser de cette erreur auprès des lectrices et lecteurs qui ont pu en être choqués, a écrit la directrice de la rédaction, Caroline Monnot. Nous tenons également à rappeler notre engagement, illustré par de nombreux articles ces derniers mois, pour une meilleure prise en compte, par la société et par la justice, des actes d'inceste, ainsi qu'en faveur d'une stricte égalité du traitement entre toutes les personnes.»

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