La fin de la prière a sonné le début du rassemblement. Massés devant la mosquée Abdel-Nasser, dans l’ouest de Beyrouth, leurs drapeaux noir et blanc levés vers le ciel, un cortège composé exclusivement d’hommes, s’est élancé à la mi journée en direction de la résidences des Pins, siège de l’ambassadeur de France au Liban. Mobilisés pour la plupart à l’appel du parti pan-islamiste Hezb al-Tahrir, près de 200 manifestants, bandeaux noués sur le front, ont traversé la ville scandant des slogans à la gloire du prophète de l'islam. Alors que la France est frappée depuis deux semaines par une nouvelle série d’attaques terroristes, la résurgence du débat sur les caricatures de Mahomet, échaude les esprits dans ce pays pourtant considéré comme un bastion de l’islam modéré dans le monde arabe.
Karim, 21 ans, tient dans sa main le manche d'un fanion frappé de la chahada, profession de foi musulmane. «Je suis ici par amour pour le prophète, je n'accepte pas qu'il soit ridiculisé», martèle cet étudiant en comptabilité. Vêtu d'une abaya grise et coiffé d'un kofia, bonnet de prière traditionnel, un homme vitupère : «L'enseignant qui a été tué avait provoqué un élève et a insulté l'islam. Il n'a pas pu supporter ça, et il a raison. On parle de celui qui a tué mais pas du mal qui peut être fait aux musulmans en France», poursuit-il.
Gaz lacrymogènes
Mais pour Jad, un lycéen venu se joindre aux rangs des manifestants, «les gens qui tuent au nom de l'islam ne représente pas notre religion.