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En Pologne, la bataille de l’avortement reprend

Manifestation contre la limitation du droit à l’avortement, à Cracovie, le 24 octobre 2020. AGENCJA GAZETA/via REUTERS

Les manifestations se succèdent depuis que le Tribunal constitutionnel proche des conservateurs a encore limité les interruptions de grossesse.

À Varsovie

Des dizaines de milliers de Polonais et de Polonaises sont sortis dans les rues un peu partout en Pologne tous les jours depuis jeudi, et ce jusque tard dans la nuit pour dénoncer un jugement du Tribunal constitutionnel durcissant le droit à l’avortement. «Nous sommes juste des incubateurs pour le gouvernement du PiS», s’insurge Zuzanna Naprus, venue manifester devant ledit Tribunal samedi. «Le droit des femmes est violé en permanence: on rend illégal l’avortement des fœtus gravement abîmés. Et le traumatisme engendré par une telle naissance, qui s’en préoccupe?», continue cette Varsovienne de 28 ans, outrée par la décision.

Dans ce pays où le gouvernement est très à l’écoute des franges les plus conservatrices de l’Église catholique, l’accès à l’IVG est l’un des plus restrictifs en Europe. Et c’est à coups de gaz lacrymogène que certains rassemblements devant la résidence de Jaroslaw Kaczynski, leader du parti ultraconservateur au pouvoir (PiS), ont été dispersés.

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67 commentaires
  • Anonyme

    le

    Suite du commentaire précédent. "Au-dessus des divisions (...). C'est un signal très clair de la position de l'UE dans le contexte des droits de l'homme", a commenté l'eurodéputé Robert Biedroń. La lettre adressée au Premier ministre polonais a été signée par les chefs des cinq principaux groupes politiques du Parlement européen : PPE (Parti populaire européen), S&D (socialistes et démocrates), Renew Europe (Renew Europe), Verts / ALE, GUE / NGL (Gauche unitaire européenne). Suite à la proposition de projet de loi du président polonais, Andrzej Duda, d’exclure de la restriction d’avortement le fœtus « lorsque la mort de l'enfant est inévitable en raison de déformations létales » mais en même temps, destinée à protéger les fœtus atteints du syndrome de Down (trisomie). Réponse du porte-parole de l’épiscopat polonais, Leszek Gęsiak, qui cite Jean Paul II : "L'Eglise a toujours appelé à un amour particulier envers les faibles et sans défense et à la protection de toute vie humaine de la conception à la mort naturelle". - Il n'y a donc pas de place pour le compromis - a-t-il souligné.
    Et Le Figaro n'en dit rien comme d'ailleurs d'autres média français.

  • Anonyme

    le

    Les Polonaises et les hommes ont manifesté hier dans toute la Pologne, bravant l’interdiction de réunion publique à plus de 5 individus, passible d’emprisonnement de 6 mois à 8 ans. A Varsovie 100 000 personnes ont protesté contre la décision du Tribunal constitutionnel dont les membres ont été nommés illégalement par le PiS (Droit et Justice) au pouvoir. Des groupuscules fascistes ont attaqué les manifestants au rond-point « de Gaulle », en plein centre de la capitale polonaise. Le Parlement Européen exprime son opposition aux actions du PiS en matière d'avortement en Pologne.

  • Anonyme

    le

    Malgré le fait qu'à l'heure actuelle, toutes les constitutions des pays démocratiques garantissent à une femme le droit à la protection de sa santé et de sa vie ? et donc, décider de votre corps ? La légalisation de l'avortement est un phénomène relativement nouveau, car ce n'est qu'au XIXe siècle (après que les femmes ont finalement obtenu leurs droits civiques) que la position a été adoptée et popularisée selon laquelle cet État doit garantir à chaque femme le droit d'interrompre en toute sécurité une grossesse non désirée et de le faire dans les hôpitaux publics. Cela a été influencé par la conviction que le phénomène de l'avortement ne peut pas être éliminé et que toute interdiction ne conduit qu'à des actes illégaux et donc dangereux pour les femmes. Au XXe siècle, les démocraties modernes ont adopté le principe selon lequel la vie d'une femme en tant que citoyenne à part entière de l'État est plus importante que celle de son enfant à naître et doit être garantie par la Constitution. Bien que très peu soit écrit et dit à ce sujet, l'Église catholique dans les premiers siècles de son existence n'a pas du tout interdit l'avortement. Au temps de St. Augustin (354-430 AD), les évêques ont permis l'avortement jusqu'à 3 mois. Thomas d'Aquin (1225-1274 après JC), croyait qu'un fœtus dans l'utérus d'une femme ne devenait humain qu'après 40 jours (dans le cas d'un fœtus masculin) et après 80 jours (dans le cas d'un fœtus féminin), et a soutenu que seul un humain a une âme, et le

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