D'abord animatrice de télévision en Belgique et en France, Virginie Efira a réussi sa reconversion dans le cinéma. Celle qui a obtenu la double nationalité en 2016, est connue pour ses choix de rôles pertinents et ses prises de risque. L'actrice franco-belge a commencé sa carrière dans les comédies romantiques avant de se révéler dans les films d'auteur dans lesquels elle a imposé sa marque.

Qu'elle incarne une cougar dans 20 ans d'écart, une avocate angoissée dans Victoria, une ex-championne de natation dans Le Grand Bainou une femme amoureuse dans Un amour impossible pour lesquels elle sera doublement nommée aux César, la comédienne ne s'impose aucune limite. Pétillante et solaire, Virginie Efira semble pouvoir tout jouer. Retour sur le parcours singulier de cet électron libre.

L'enfance de Virginie Efira

Virginie Efira naît le 5 mai 1977 à Bruxelles. Elle passe son enfance entre deux quartiers de la capitale belge : Shaerbeek et Molenbeek. Très tôt, entre un père médecin et une mère restauratrice, la petite Virginie se rêve actrice et choisit le théâtre.

À l'adolescence, elle suit une formation classique en intégrant l'Institut national supérieur des arts du spectacle, ensuite le Conservatoire. Ayant peur d'exercer ce métier qu'elle sacralise tant, elle devient animatrice, en espérant que cette carrière d'essai, lui ouvrira les portes du cinéma par la suite.

Débuts à la télévision 

Repérée dans un bar, à l'âge de 19 ans Virginie Efira fait ses premiers pas d'animatrice dans l'émission musicale pour adolescents Megamix, diffusée sur la chaîne de télévision belge Club RTL.

Vidéo du jour

Elle enchaîne par la suite les plateaux de divers programmes belges. En 2003, la jeune femme, âgée de 27 ans arrive sur la chaine française M6 et présente le télé-crochet La Nouvelle Star, Opération séduction et Le Grand Zap. 

Virginie Efira, enfin actrice 

La carrière de Virginie Efira commence sur le tard. Âgée de 30 ans, elle débute au cinéma lorsqu'elle devient la voix francophone de Jennifer Love Hewitt dans Garfield le film, en 2004. Elle apparaît dans divers téléfilms et tient un rôle secondaire dans la série Kamelott, créée par Alexandre Astier. C'est en 2008 qu'elle décroche son premier grand rôle dans le film Le Siffleur aux côtés de Thierry Lhermitte. 

Elle est à l'affiche de L'amour c'est mieux à deux, au coeur des amours contrariés de Manu Payet et de Clovis Cornillac, en 2010, et lance son arrivée dans les comédies romantiques. Le magazine Gala a révélé que ses débuts dans le milieu ont été difficiles.

En 2010, lorsqu'elle a été choisie pour tenir le rôle principal du film de Nicolas Cuche, La chance de ma vie, le réalisateur a eu du mal à trouver un acteur pour lui donner la réplique. Certains comédiens ne voulaient pas être associés à "l'image de présentatrice télé" de la jeune femme. C'est finalement François-Xavier Demaison qui incarne le malchanceux Jules Monnier, dans ce long-métrage sorti en 2011, qui fera carton plein. 

Reine des comédies

Virginie Efira enchaîne les rôles dans des comédies à succès avec les plus grands noms de l'industrie du cinéma : Mon pire cauchemar, en 2011, avec Benoît Poelvoorde et Isabelle Huppert, Cookie avec Alice Taglioni. La comédienne continue son ascension.

En 2013, elle figure en tête d'affiche de films majeurs dans sa carrière. Elle tourne avec le taulier du cinéma français Gérard Depardieu, mais aussi Edouard Baer et Daniel Prévost dans Les Invincibles. 

Elle navigue entre les genres, la même année, avec son premier drame, En solitaire, accompagnée de l'acteur reconnu François Cluzet. Pourtant, c'est son rôle de rédactrice en chef coincée dans 20 ans d'écart, salué par la critique, qui participe à sa consécration. Sa relation passionnée avec le jeune Bathalzar, interprété par Pierre Niney de la Comédie Française, l'érigera en reine des comédies romantiques. 

La transition vers les films d'auteur

À mille lieux des romances, Virginie Efira s'essaie au genre dramatique. En 2015, elle campe Louise, une veuve, mère célibataire dans le long-métrage émouvant Le Goût des Merveilles.

La Franco-belge revient à ses premiers amours en 2016 avec une romance loufoque dans Un homme à la hauteur, où elle donne la réplique àJean Dujardin. Une période de succès retentissants commence pour la jeune femme. 

Sa rencontre avec Justine Triet, au même moment, lui permet de décrocher le rôle-titre dans le film éponyme Victoria, une magistrate angoissée qui croule sous ces prérogatives professionnelles et personnelles face à Vincent Lacoste. Pour son interprétation, elle est sacrée Meilleure actrice lors de la cérémonie belge des Magritte, en 2016.

Elle retrouve ensuite Isabelle Huppert dans le thriller psychologique Elle, réalisé par Paul Verhoeven, qui sera élu Meilleur film aux César en 2017, où elle a été nominée dans la catégorie Meilleure actrice. 

Nommée plusieurs fois aux César

En 2018, Catherine Corsini la plonge au coeur de l'adaptation du livre homonyme, Un amour Impossible, de Christine Angot. Virginie Efira se révèle aux côtés de Niels Schneider dans une histoire d'amour complexe qui se déroule dans les années 50.

Toujours en 2018, elle figure en lice pour le César de la Meilleure actrice dans un second rôle pour Le Grand Bain de Gilles Lellouche. Elle y incarne la coach d'une équipe de natation synchronisée masculine, qui cache de lourds secrets. L'actrice est encensée par la critique. Le film, présenté au Festival de Cannes, recevra une ovation.  

Dans sa volonté d'incarner des femmes intelligentes et à la fois ambiguës, elle renoue avec Justine Triet pour Sibylsorti en 2019, avec au casting, Adèle Exarchopoulos, Gaspard Ulliel et Niels Schneider. Elle dépeint une psychanalyste anciennement romancière.

Pour la première fois, elle donne la réplique à Omar Sy dans Police, sortien septembre 2020, où elle se glisse dans la peau d'une policière parisienne qui doit reconduire un étranger à la frontière.

En 2021, Virginie Efira recroisera la route du réalisateur Paul Verhoeven dansle drame biographique, Benedetta, qui s'annonce déjà controversé. Le film se concentre sur Benedetta Carlini, une figure religieuse de l'Église Catholique du XVIIe siècle. Ayant des visions, cette nonne sera exclue de sa communauté en Toscane, à cause de son homosexualité. 

Elle est également nommée aux César 2021, pour son interprétation dans Adieu les cons, la comédie dramatique de et avec Albert Dupontel. Dans le film, elle est Suze Trappet, une coiffeuse qui apprend sa mort prochaine. Mais avant cela, il lui reste une dernière chose à faire : retrouver l'enfant qu'elle a eu, adolescente, quand elle a accouché sous X.

Virginie Efira et Niels Schneider

Virginie Efira est de nature discrète sur sa vie personnelle. À l'âge de 22 ans, elle se marie avec l'acteur Patrick Ridremont, son aîné de dix ans. Le couple se sépare quelques années plus tard, et divorce en 2009.

En 2013, elle donne naissance à une petite fille, Ali, née de sa relation avec l'acteur et réalisateur Mabrouk El Mechri. Une relation singulière, puisque le couple ne vit pas ensemble. Les jeunes parents mettront finalement un terme à leur relation. 

Devenir mère m’a poussée à travailler davantage.

"Devenir mère m’a poussée à travailler davantage", a-t-elle expliqué à Marie Claire. "Je n’ai pas une vision sacrificielle de la maternité. Pour transmettre des valeurs à Ali, il me faut les appliquer : l’indépendance, l’affranchissement, se confronter aux choses sans trop tourner autour de son nombril. Passer beaucoup de temps avec soi en disant qu’on est un peu nulle, c’est la même chose que de passer beaucoup de temps avec soi en disant qu’on est super."

Depuis 2018, Virginie Efira est en couple avec l'acteur Niels Schneider, de dix ans son cadet, rencontré sur le tournage d'Un amour impossible. La presse people la disait enceinte en 2020, mais le couple n'a fait aucune annonce officielle. 

"Au départ, avec Virginie, il y a eu une timidité que je ne me connaissais pas. Je ne pensais pas que cette histoire serait possible. Mais en même temps, l'attraction que j'éprouvais pour elle était tellement forte que je ne voyais pas comment on aurait pu avoir un autre rapport que celui que j'attendais", a confié Niels Schneider à Marie Claire. [...] Virginie, c'est une joie de vivre, une pulsion de vie. Elle possède une pensée que je trouve juste, et en même temps elle peut être à la fois tendre, cruelle et mordante. C'est une femme comme il n'y en a pas deux."