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Exotec confirme son ambition internationale avec 90 millions de dollars

La start-up nordiste qui conçoit des systèmes automatiques entrepôts logistiques a déjà mis un pied aux Etats-Unis et au Japon. Elle compte accélérer son déploiement et élargir son champ d'action avec une nouvelle levée de fonds.

Les robots d'Exotec ne sont que la partie visible de sa solution pour entrepôts logistiques. L'essentiel de l'innovation se cache dans les algorithmes qui les pilotent et s'adaptent aux besoins fluctuant des e-commerçants.
Les robots d'Exotec ne sont que la partie visible de sa solution pour entrepôts logistiques. L'essentiel de l'innovation se cache dans les algorithmes qui les pilotent et s'adaptent aux besoins fluctuant des e-commerçants. (Exotec)

Par Guillaume Bregeras

Publié le 29 sept. 2020 à 06:00

A force de grandir, Exotec va finir par imposer la petite ville de Croix sur la carte de la French Tech. La start-up qui fournit des solutions logistiques incluant des robots vient de signer une nouvelle levée de fonds d'un montant total de 90 millions de dollars, dont 60 millions en primaire (augmentation de capital) et 30 en secondaire (rachat d'actions). 83North, qui a notamment soutenu iZettle et Mirakl , est le fonds aux manettes sur l'opération complétée par les investisseurs historiques Iris Capital, Breega et 360 Capital.

Ce nouveau financement confirme les choix stratégiques et technologiques menés par cette discrète entreprise qui aide de nombreux e-commerçants (Carrefour, Uniqlo, Decathlon…) à améliorer leurs process logistiques. « Le marché sur lequel nous évoluons est renforcé par la crise du Covid-19, assure Romain Moulin, PDG et cofondateur d'Exotec avec Renaud Heitz. Les enseignes doivent être plus performantes dans leurs entrepôts tout en étant flexibles car les prévisions de croissance sont très aléatoires. » La solution imaginée par Exotec depuis sa création en 2015 s'appuie sur des robots (Skypod) qui peuvent être déployés en fonction du volume de commandes à traiter et sur des algorithmes qui s'adaptent à la charge de travail.

Chez Uniqlo au Japon

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Pour soutenir l'innovation de son système, la jeune pousse emploie 60 personnes en recherche et développement, dont les deux tiers travaillent sur le logiciel, la face cachée des robots. « Nous allons recruter 250 personnes dans les mois à venir, explique le PDG. Notamment en R&D, mais aussi dans les fonctions commerciales. » Les équipes internationales sont en train de se constituer pour donner une nouvelle dimension à la société. Si elle est partie aux Etats-Unis il y a douze mois avec un intégrateur (AHS), elle en compte désormais deux supplémentaires et un premier client serait déjà sur les rangs pour déployer sa solution.

Mais Exotec ne se contente pas de regarder de l'autre côté de l'Atlantique où Amazon a défini des standards très élevés depuis le rachat de Kiva Systems et Canvas Technology. Elle a aussi ouvert un bureau à Tokyo dans la foulée de l'installation de 1.000 robots dans deux entrepôts d'Uniqlo, et un autre en Allemagne. Si une partie des robots est désormais fabriquée à proximité des lieux d'installation, l'entrepreneur maintient sa volonté de continuer à produire en France : « Pour certains composants, le coût de transport est trop important pour le faire fabriquer loin de leur utilisation. C'est le cas des racks, par exemple, mais pour ce qui est des robots, leurs frais de transport sont bas et nous avons intérêt à garder leur fabrication ici. »

Vers 40 millions d'euros en 2020

Pour se déployer rapidement, la jeune pousse reste pragmatique quant à son modèle économique. En fonction des besoins, elle peut louer sa solution ou ses clients peuvent l'acquérir. En 2019, elle déclarait ainsi un chiffre d'affaires de 19,93 millions d'euros qui, elle l'assure, devrait doubler cette année. Ces métriques sont encore loin des 500 millions à 3 milliards de revenus que génèrent les six gros acteurs du secteur (TGW, Daifuku…) mais la pépite nordiste s'en rapproche à une cadence élevée. Pour accélérer le mouvement, la possibilité de croissance externe est tout à fait plausible selon son PDG : « Nous avons identifié des cibles, mais rien d'imminent. Mais il est clair que nous avons vocation à intervenir de manière plus large au sein de l'entrepôt en plaçant de la robotique à d'autres endroits. Ce qui nous permettrait de maîtriser l'ensemble de la chaîne d'ici à trois ans, nous espérons. » D'ici là, il lui faudra continuer de convaincre un à un les enseignes B to C et B to B que son approche est celle qui colle le plus aux évolutions d'un marché en pleine ébullition estimé entre 30 et 50 milliards d'euros.

Guillaume Bregeras

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