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INTERVIEW – Samuel (Koh-Lanta, Les 4 Terres) : « La blessure était beaucoup trop grave »

par La Rédaction

Crédits photos : Laurent Vu/ALP/TF1

Les médecins ont tout tenté, mais Samuel n’a pas pu continuer son aventure. Eliminé de Koh-Lanta, Les 4 Terres, le candidat de la tribu du Nord nous parle de sa lourde blessure qui a nécessité des mois de soins et revient sur son parcours.

Une élimination sur blessure, c’est toujours très dur. Qu’est-ce qui vous est arrivé exactement ?

Ça se passe au niveau du jeu quand on est sur les pontons, quand il fait extrêmement froid et qu’on doit aller chercher des grosses pierres sous l’eau. A ce moment-là, pour garder l’équilibre et rester vraiment collé au fond de l’eau, il faut être très incliné vers l’avant, être vraiment sur la plante du pied. Et malheureusement, sur un appui, je sens une décharge énorme dans le tendon. Plutôt au niveau de l’insertion du tendon, à la jonction avec le talon. Avec l’adrénaline et l’envie de bien faire, je me dis : « Allez, ça va passer… »

Mais ce n’est pas passé…

Au fur et à mesure des jours qui ont suivi, ça a été de pire en pire. Je n’ai pas voulu en parler à mes camarades. On n’était pas forcément en très bonne posture et ça n’aurait fait qu’inquiéter les gens. Mon but, à ce moment-là, c’était de fédérer un groupe pour le rendre compétitif et éviter de se rendre à nouveau au conseil. Donc je me suis tu et j’ai essayé de faire ce que je pouvais.

Denis Brogniart dit que « tout a été tenté, en vain ». C’est à dire ?

Pour être honnête, je ne sais même pas combien de temps je suis resté à l’infirmerie. Le protocole fait que, pour éviter tout favoritisme ou quoi que ce soit, on est dans une sorte de pièce qui est noire. On n’a aucune notion du jour et de la nuit. Je ne peux pas rentrer dans les détails parce que je m’en tiens au secret médical, mais ils ont fait tous les examens qui allaient bien. J’étais sous perfusion au début, pour essayer de faire en sorte que ça aille mieux. Malheureusement, la blessure était beaucoup trop grave. La preuve en est : je recours sans douleur, et doucement, depuis trois semaines.

Avez-vous dû être hospitalisé à votre retour du tournage, en novembre 2019 ?

Je n’ai pas eu d’hospitalisation parce que j’arrivais quand même à être autonome. Je n’ai pas dû être opéré, parce que finalement c’était une rupture partielle du tendon d’Achille qui a été diagnostiquée à mon retour. Je remercie le médecin. Parce que moi, avec ma volonté, j’aurais voulu reprendre le jeu. Avec des antidouleurs ou des trucs, pour qu’on y retourne… Heureusement, au final, que le médecin a bien fait son travail. Car la blessure était quand même grave : j’ai eu quelques infiltrations pour essayer de cicatriser au plus vite, puis beaucoup de kiné pour bien remettre mon tendon, des ultrasons, des ondes de choc… En gros tous les protocoles d’accompagnement et de reconversion qu’on peut faire sur une blessure qui est tendineuse !

Vous avez été placé dans le tribu du Nord, mais vous êtes en réalité du Sud ! Vos proches ont dû vous vanner, non ?

C’est sûr que pour quelqu’un qui est originaire du Sud, ce n’est pas forcément très naturel de se dire : « Je vais me battre pour l’équipe du Nord » ! Après, c’est un détail… Mais oui, je me suis fait bien chambrer par les copains, par la famille !

L’équipe de Nord est plus faible quand vous partez. Ça vous a fait un pincement au cœur ?

Mon job dans les premiers jours, c’était de créer un groupe et d’être capable de le fédérer. Parce que le but c’était d’être performant, peu importe la couleur. C’est un peu comme un joueur de foot ou de basket : il peut changer de club en 48h, mais il va quand même falloir qu’il se batte pour ses couleurs. Donc oui, ça fait toujours un pincement au cœur. Surtout que, ce n’est pas du tout présomptueux de ma part, il y avait de la place pour aller beaucoup plus loin. Personne n’est irremplaçable. Mais quand on voit le niveau qu’on a sur les épreuves alors que je suis là, je me dis qu’ils vont se faire crever… C’est toujours difficile de quitter ses collègues et les laisser dans la galère.

Avez-vous eu le temps de côtoyer Bertrand-Kamal ?

Pour être honnête, je n’ai pas eu cette chance. Parce que pendant les jeux, on n’a pas le droit de se parler. Mais je pense qu’il n’est pas forcément nécessaire de parler à des gens pour voir à quel point ils rayonnent. Les Verts avaient une cohésion malgré les difficultés : ils se sont quand même tapés l’îlot de l’exil les deux premières fois. A chaque fois ils revenaient plus forts. Ils avaient le smile, Bertrand-Kamal en premier. C’est quelqu’un qui a toujours été friendly avec tout le monde. Il avait une rage de vaincre, mais même lorsqu’il ne gagnait pas, il était très fair play, reconnaissant du travail des autres. J’étais très loin d’être celui qui le connaissait le mieux, mais ce n’est pas pour ça qu’on n’est pas touché. Ce qui nourrit le plus de regrets, c’est de se dire : « Ce genre de personne, je passe ma vie à les chercher. » Et j’aurais vraiment aimé pouvoir le côtoyer, apprendre à savoir qui il était. Parce que j’écoute ce qui se dit et que tous les gens qui ont croisé son chemin ont un avis unanime à son sujet.

Et vous connaissez des personnes très affectées…

Je suis assez proche de Loïc, qui était un de ses meilleurs amis jusqu’à ce qu’il parte. Mon rôle, c’était plus de l’aider lui. Parce que je pense que ça a bouleversé bon nombre de gens. Hadja et Loïc encore plus, parce qu’ils étaient très proches. J’ai aussi beaucoup pensé à sa famille, à ses parents, car ce n’est pas dans l’ordre des choses.

Avant le lancement de la saison, vous aviez déclaré que vous appréhendiez l’image de vous qu’allait donner l’émission. Est-ce que ça va, finalement ?

Honnêtement oui, je suis très satisfait. Je remercie vraiment la production parce que c’est très fidèle à ce qui a été tourné. Evidemment, il y a des cuts, mais c’est normal : il y a tellement d’heures de rushes, il faut faire des choix. Quant à mon image… En tant que parent, en tant que chef d’entreprise, on a une responsabilité. Donc évidemment, je voulais donner une image qui soit fidèle à ce que je suis. Et on sait que la fatigue, le manque de nourriture et le défaite peuvent révéler des parties un peu plus dark de vous-même. Je suis assez content, parce que ce que je vois à l’écran n’est pas si éloigné de ce que je suis. Le plus beau témoignage, c’est que quand mon fils me voit à la télé, il est fier de moi. C’est la plus belle des récompenses. Le reste, surtout par les temps qui courent, c’est anecdotique.

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