Récit

Biélorussie : la rue résiste, Loukachenko réprime

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Après les premières estimations annonçant la réélection du président au pouvoir depuis 1994, des manifestations violentes ont éclaté dans des dizaines de villes. Une grève générale devrait être annoncée.
par Justine Salvestroni, Envoyée spéciale à Minsk
publié le 10 août 2020 à 20h51

Le réveil a été difficile, lundi matin, pour les dizaines de milliers de Biélorusses, qui ont manifesté contre Alexandre Loukachenko et pour la très populaire candidate de l’opposition unie, Svetlana Tsikhanovskaïa. Le Président affiche un score dans la moyenne de ses cinq précédents mandats : 80,2 %. Signe que le mécanisme des fraudes est bien huilé mais peu flexible. Les autorités n’ont accordé à sa rivale qu’un irréaliste et mesquin 9,9%.

La ville a retrouvé son calme, après une nuit historiquement agitée, qui pourrait être suivie de bien d'autres, puisque Svetlana Tsikhanovskaïa a refusé de reconnaître sa défaite, déclarant devant la presse que c'était elle la gagnante des élections : «Je crois mes yeux. Et ce que je vois, c'est que la majorité est avec nous.» Ce mardi à midi, une grève générale devait être annoncée.

Comme un parfum de victoire

Cette mère au foyer, qui s'est engagée en politique après l'arrestation de son mari, Sergueï Tikhanovski, célèbre blogueur et candidat à la présidentielle, n'a pas l'intention de baisser les bras. Au quartier général de l'opposition, de nombreux bénévoles sont accrochés à leur téléphone depuis dimanche soir. Ils essaient de rassembler des preuves que leur candidate a remporté l'élection : «Nous avons créé une application grâce à laquelle les gens pouvaient enregistrer leur vote en joignant une photo de leur bulletin, explique Vladzimir Stashkevich, un observateur de Honest People, une ONG issue de l'opposition. Svetlana Tsikhanovskaïa y a obt

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