Enquête

Violences policières : un chef CRS jamais inquiété

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«Libération» révèle les dérives du commandant Dominique Caffin, «un dur de chez dur» en charge des rangs policiers lors du défilé du 14 Juillet, impliqué dans deux affaires survenues lors des manifestations des gilets jaunes.
par Willy Le Devin et Ismaël Halissat
publié le 13 juillet 2020 à 20h36

C’est un CRS repéré pour sa brutalité depuis des années dans les manifestations parisiennes. Les militants le reconnaissent grâce aux deux lettres qu’il est le seul à porter sur sa tenue de maintien de l’ordre : «GO», pour groupement opérationnel. Des vidéos campent également bien le personnage, recensées notamment par le collectif «Désarmons-les !» qui milite contre les violences policières. L’une des plus saisissantes est celle d’un soir de victoire où des supporteurs turbulents du PSG investissent les Champs-Elysées. Matraque à la main, l’homme court à en perdre haleine, rudoyant au hasard les fêtards. Bis repetita quelques années plus tard, au printemps 2016, lors des cortèges contre la loi travail portée par l’ancienne ministre Myriam El Khomri.

Avec ses trente-cinq ans de police au compteur, le commandant divisionnaire fonctionnel Dominique Caffin est devenu au fil des ans un maillon essentiel de la police française. Cet officier de 56 ans, entré à l'école de police à Nice en 1985, est aujourd'hui chef adjoint de la délégation des CRS à Paris. Sur le terrain, il commande plusieurs compagnies, soit des centaines de policiers, et a de ce fait exercé de hautes responsabilités durant le mouvement des gilets jaunes. Admiré par une partie des troupes pour son «charisme viril», il est décrié par d'autres, ceux qui ne goûtent guère l'ambiance «mili» et la gestion à la trique de l'ordre public. «C'est un dur de chez dur», témoigne-t-on jusque dans l'entourage d

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