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Mort d'Adama Traoré: Castaner fustige les débordements en marge de la manifestation à Paris

Christophe Castaner au Sénat

Christophe Castaner au Sénat - BFMTV

Une manifestation contre les violences policières s'est tenue mardi soir à Paris. Interdite par la préfecture de police, elle a réuni quelque 20.000 personnes. Des tensions ont éclaté au moment de la dispersion.

Des incidents ont éclaté ce mardi soir à Paris en marge d'une manifestation de 20.000 personnes dénonçant les violences policières, organisée à l'initiative des proches d'Adama Traoré. Cette journée coïncidait avec le dévoilement d'une expertise mettant en cause les gendarmes dans la mort de ce jeune homme noir lors de son arrestation en 2016.

Jets de projectiles, tirs de gaz lacrymogènes, manifestants sur le périphérique, barricades... Des heurts ont émaillé ce rassemblement interdit par la préfecture de police en raison de la crise sanitaire, mais maintenu par ses organisateurs.

La mort de George Floyd en toile de fond

Il avait lieu dans le contexte plus large des manifestations organisées aux Etats-Unis et dans d'autres pays, après la mort de George Floyd, un Afro-Américain de 46 ans asphyxié par un policier blanc aux Etats-Unis la semaine passée.

"La violence n'a pas sa place en démocratie. Rien ne justifie les débordements survenus ce soir à Paris, alors que les rassemblements de voie publique sont interdits pour protéger la santé de tous", a tweeté le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner.

Castaner défend une "police républicaine"

Plus tôt dans la journée de mardi, Christophe Castaner avait été interrogé à l'Assemblée nationale par la députée La France insoumise (LFI) Sabine Rubin à propos du cas d'un adolescent de Bondy (Seine-Saint-Denis), Gabriel, 14 ans, blessé sérieusement à l'oeil lors de son interpellation pour tentative de vol de scooter.

"Aux États-Unis, un homme est mort provoquant une vague d'indignation dans le pays et bien au delà", a commencé le ministre de l'Intérieur, avant d'ajouter: "Le racisme et la haine n'ont pas leur place dans notre société. Le racisme divise, le racisme oppose et le racisme tue".

"Il y a une police républicaine qui dans ce pays protège les femmes et les hommes de tout y compris du racisme. Il y a une police républicaine qui est engagée jour et nuit pour la sécurité des citoyens", a-t-il dit.

Le ministre a fait valoir que le gouvernement combattait "le racisme avec force sur tous les fronts chaque fois que c'est nécessaire". Il a cité notamment comme actions le "plan national de lutte contre le racisme et l'antisémitisme", la "plateforme de signalement Pharos", ainsi que la mise en place "dans chaque département (...) d'un référent contre le racisme".

Pour lui, "le combat contre le racisme est au cœur de notre République et de la police républicaine".

"Quand on se bat pour George Floyd, on se bat pour Adama Traoré"

En début de soirée, lors du rassemblement parisien, Assa Traoré, la sœur aînée d'Adama Traoré, avait lancé à la foule: "Aujourd'hui, ce n'est plus que le combat de la famille Traoré, c'est votre combat à vous tous (...). Aujourd'hui, quand on se bat pour George Floyd, on se bat pour Adama Traoré". 

"Cela fait quatre ans que nos rassemblements se passent pacifiquement, qu'ils se passent bien", a-t-elle souligné sur notre antenne, réagissant aux débordements qui ont eu lieu ce mardi soir, au terme du rassemblement à Paris. "Aujourd'hui, le seul responsable c'est M. Lallement (le préfet de police, ndlr) qui a donné cette interdiction (de manifester) et qui va mettre en face de certaines personnes, des policiers. Bien entendu, nous, on continue à manifester, comme on manifeste depuis quatre ans", a-t-elle poursuivi.

Face à la jeune femme, porte-parole du Collectif Adama, des manifestants scandaient "Révolte" ou "Tout le monde déteste la police", brandissant des pancartes affichant "Black Lives Matter" ("la vie des noirs compte"), "Silence = asphyxie" ou encore "Décolonisons la police".

Clarisse Martin avec AFP