ÉCONOMIE - Voilà un chiffre qui pourrait en choquer plus d’un. 768.000 euros. C’est le montant du bonus (rémunération supplémentaire de son salaire fixe, NDLR) que va toucher le directeur général d’Air France-KLM, Benjamin Smith, en 2020, portant sur l’activité de 2019. Cette décision a été prise lors d’une assemblée générale de l’entreprise le 26 mai dernier, comme le rapporte CheckNews le 28 mai.
Un large bonus qui interroge alors que la France s’est engagée à verser à Air France 7 milliards d’euros et que les Pays-Bas préparent entre 2 et 4 milliards pour aider l’entreprise de transport aérien à surmonter la crise. Les deux États sont actionnaires du groupe, mais les Pays-Bas ont voté contre ce montant, quand la France l’a accepté. En tout, 80% des membres de l’assemblée générale ont voté “pour”.
À CheckNews, l’entourage du ministre des Finances néerlandais Wopke Hoekstra estime “qu’il faut beaucoup d’argent des contribuables pour aider les entreprises et les employés dans cette crise. Ce n’est donc pas le moment de défendre les bonus des dirigeants d’entreprise”. À l’inverse, l’entourage de Bruno Le Maire défend cette rémunération: “La part variable de Benjamin Smith attribuée au titre de l’exercice 2019 est relative à l’exercice de sa fonction dans un contexte qui était pleinement antérieur à la crise du Covid-19. C’est donc un droit acquis pour une performance passée, qui n’a pas vocation à être remis en cause aujourd’hui”.
Ben Smith renonce à son bonus de 2020
Ben Smith, qui touche un salaire annuel fixe de 900.000 euros par an, a néanmoins annoncé par communiqué le 23 avril renoncer à “25% de sa rémunération pendant la crise liée au covid-19”.
“Dans le contexte de la période très difficile que traverse le groupe Air France-KLM, cet engagement de réduction de ma rémunération implique évidemment l’abandon de ma rémunération variable annuelle (’bonus”) au titre de l’exercice 2020″, a-t-il ajouté avant de remercier “l’ensemble des équipes du groupe pour leur engagement exceptionnel au moment où notre secteur traverse la plus grave crise de son histoire”.
À voir également sur Le HuffPost: Finalement, Élisabeth Borne veut nous faire préférer le train à l’avion, un sacré virage sur l’aile