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Gérald Darmanin assure qu'il n'a «pas menti aux électeurs» de Tourcoing

Invité du «Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro» dimanche, Gérald Darmanin a expliqué qu'Emmanuel Macron et Edouard Philippe «l'ont autorisé pour un temps» à cumuler son mandat de maire avec ses fonctions de ministre de l'Action et des Comptes publics.

C'est une exception qui étonne, voire indigne. Élu dès le premier tour des élections municipales dans sa ville de Tourcoing, Gérald Darmanin pourra rester à son poste de ministre de l'Action et des Comptes publics. L'élu du Nord semble ainsi faire fi de la consigne dressée par Emmanuel Macron avant le scrutin au mois de mars. Celle-ci stipulait qu'un ministre élu maire devrait automatiquement démissionner du gouvernement. Gérald Darmanin aurait-il bénéficié d'un traitement de faveur? Il s'en est expliqué dimanche au «Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro». «Je n'ai pas eu de dérogation temporaire. Je suis allé voir le président de la République et le premier ministre en leur demandant la possibilité d'exercer mon mandat de maire. Ils me l'ont autorisé pour un temps», a-t-il indiqué. En coulisses, certains soufflent que la situation pourrait évoluer dans la perspective d'un remaniement cet été.

Indemnités de maires reversées à la SPA

Gérald Darmanin assure cependant qu'il n'a «pas menti aux électeurs». «Je leur ai dit : « je pense que c'est important qu'il y ait quelqu'un qui pèse au niveau national dans votre commune», un peu comme Borloo à Valenciennes, parce que Tourcoing est une ville qui souffre», a expliqué le ministre. S'il ne considère pas qu'il «faille revenir» sur le non-cumul des mandats, Gérald Darmanin estime qu'il y avait pourtant du bon. «J'ai tendance à penser que ce qui fait aussi le sel d'un homme politique, c'est de pouvoir vivre parmi ses concitoyens, de ne pas tous être parisiens, de pouvoir porter des voix difficiles... En tant que maire, je continue à faire des permanences. Et je crois que ces permanences m’apprennent parfois plus qu'une note de Bercy», a-t-il glissé. Le ministre a certifié qu'il reverserait ses indemnités de maires à la SPA pour ne pas cumuler avec celles qu'il perçoit déjà en tant que membre du gouvernement.

En faisant le choix de rester à Bercy, Gérald Darmanin s'apprête donc à gérer la lourde crise économique à venir. Pour faire face, le ministre de l'Action et des comptes publics a déjà annoncé l'«annulation» de trois milliards d'euros de charges dans les secteurs comme le tourisme, la culture, le sport... Pour les autres entreprises, «pas exonérées» et en difficulté, il a indiqué qu'elles pourraient étaler leurs charges sur 36 mois. Dans ces circonstances, Gérald Darmanin prévient que la dette sera «sans doute» supérieure à 115% du PIB en fin d'année.

Le gouvernement a «cassé la tirelire»

«Dans cette crise il y a une sorte d'effet ciseau : vous dépensez plus et vous avez moins de recettes fiscales. Nous avons choisi l'endettement contre la faillite qui aurait été désastreuse», a expliqué le ministre qui assure que le gouvernement a «cassé la tirelire». Mais alors comment rembourser? Par «la voie que le président de la République a choisie depuis trois ans : faire confiance aux acteurs économiques», a résumé Gérald Darmanin. «La croissance crée de la richesse qui permet de rembourser cette dette», a-t-il souligné.

Dans le même temps, l'ancien proche de Nicolas Sarkozy a voulu faire part de son optimisme en rejetant toute idée de «faillite de l'état» face à cet endettement massif. «Nous sommes un gouvernement sérieux. Nous faisons des économies et des réformes, qui parfois nous ont rendus impopulaires, nécessaires. En temps de paix, nous avons fait des économies, et grâce à ces économies et ces efforts, nous pouvons emprunter en temps de guerre sur les marchés financiers et à taux négatifs», a-t-il assuré.

Gérald Darmanin en a profité pour répondre à l'opposition, principalement celle de gauche, qui réclame le rétablissement de l'impôt sur la fortune (ISF) - supprimé en partie au début du quinquennat d'Emmanuel Macron - ou l'augmentation des salaires pour soutenir la relance économique. Le macroniste issu de LR y voit une «idéologie fiscale». Selon lui, de telles mesures «tuent l'emploi». «Et tout ce qui tue doit être rejeté», a-t-il balayé.

Gérald Darmanin assure qu'il n'a «pas menti aux électeurs» de Tourcoing

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211 commentaires
  • lulu008

    le

    Bon, il n'a pas fini la main dans le slip, c'est déjà ça....

  • Oskar Lafontaine

    le

    Effectivement, Darmanin n'a pas menti aux électeurs de Tourcoing, il leur a seulement "craché à la figure".

  • dédé & didine

    le

    "Nous sommes un gouvernement sérieux" dit-il..! Décidément, nous n'aurons jamais tout vu, tout lu, et tout entendu ?

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