SOLIDARITEA Bagatelle, le Covid plonge encore plus les familles dans la précarité

Coronavirus à Toulouse : A Bagatelle, les associations aux prises avec la précarité de nouvelles familles

SOLIDARITELa Maison de quartier de Bagatelle, à Toulouse, a vu affluer de nouvelles familles dans le cadre de l’opération de colis alimentaire qu’elle a mise en place depuis un mois
Illustration d'une collecte de produits alimentaires lors de la crise sanitaire du coronavirus.
Illustration d'une collecte de produits alimentaires lors de la crise sanitaire du coronavirus. - NICOLAS MESSYASZ / SIPA
Béatrice Colin

Béatrice Colin

L'essentiel

  • Dans les quartiers populaires toulousains, la crise du coronavirus a plongé de nouvelles familles dans la précarité.
  • Avec la perte de petits boulots, elles ont recours à la solidarité des associations de quartier.
  • A Bagatelle, la Maison de quartier organise une distribution de colis alimentaires depuis un mois et a vu le nombre de bénéficiaires tripler.

C’est d’habitude un moment convivial, de partage, où chaque soir près de 150 personnes se rendent. Depuis 24 ans, la Maison de quartier de Bagatelle à Toulouse organise durant la période du ramadan « la Chorba pour tous », un repas chaud y est servi gratuitement à chacun, sans distinction sociale, religieuse ou philosophique.

Mais avec la crise sanitaire liée au coronavirus, impossible de se réunir autour d’une table, ce rendez-vous a dû se réinventer. « A la place nous avons décidé de distribuer des colis alimentaires dans le même esprit de solidarité. On a démarré avec 30 familles, puis 50 et aujourd’hui plus de 90. Il y a eu une explosion des demandes », relève Christine Delacroix de la Maison de quartier.

Plus de 350 personnes

Au total, plus de 350 personnes bénéficient de ces paniers, confectionnés grâce aux dons, pour moitié des habitants et commerçants de Bagatelle, l’autre partie étant fournie par la Banque alimentaire. Ainsi, chaque lundi, mercredi et vendredi, les quelque 70 bénévoles de l’association remplissent les cabas des familles qui leur ont été adressées par les centres sociaux de la ville ou les clubs de prévention.

Un travailleur social est aussi là pour orienter les nouveaux bénéficiaires qui pourraient se présenter sans être passés par les circuits classiques.

Plongée dans la précarité

« Certains n’étaient jusqu’à présent pas connus des services sociaux et n’ont pas l’habitude de se rendre auprès des associations. Mais avec le Covid, ils n’ont plus rien eu pour vivre, ils ont perdu les petits boulots qu’ils avaient, parfois au " black ". Et ils se sont trouvés démunis, lorsqu’on échange avec eux, on voit leur inquiétude », relève Abdellatif Mellouki, vice-président de la Maison de quartier.

Face à cette hausse des besoins, les bénévoles ont décidé de poursuivre au-delà du 23 mai et de la fin du Ramadan, en accord avec le délégué du préfet dans le quartier. Leur opération de solidarité durera un mois supplémentaire. « Mais notre but est que ces familles soient accompagnées à terme par les pouvoirs publics », conclut le bénévole.

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