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Coronavirus: aura-t-on à l'avenir besoin d'un passeport sanitaire pour voyager en avion?

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- - Skitterphoto-Pixabay - CC

Pour rassurer les passagers après le confinement, certaines compagnies aériennes suggèrent de n'autoriser à embarquer à bord d'un avion que les personnes immunisées contre le coronavirus. Une immunité validée par un test sérologique qui servirait de laisser-passer.

Fragilisé par la pandémie de coronavirus, le secteur du transport aérien réfléchit déjà au lendemain de crise. Comment relancer l’activité et regagner la confiance des passagers après une telle débâcle qui, de toute manière, laissera des traces? C’est la question à laquelle tentent de répondre les compagnies aériennes. 

Selon Le Parisien, plusieurs pistes sont sur la table. La plus radicale d’entre elles consisterait à instaurer un passeport sanitaire. Concrètement, seules les personnes déjà immunisées par la maladie pourront prendre l’avion. 

"C’est comme un passeport classique. Vous êtes immunisé, vous pouvez embarquer. Dans le cas contraire, vous restez au sol", explique au quotidien René Marc Chikli, président du Syndicat des entreprises du tour-operating (Seto). S’il juge la proposition séduisante, il reconnaît que "sa mise en place est complexe" et met en garde contre son caractère "stigmatisant" ainsi que le risque trop important de "dérives". 

Des caméras thermiques achetées par ADP

Rien n’est acté pour l’heure mais les propositions fusent. Comme celle de faire voler des avions à moitié remplis pour respecter la distanciation sociale. Mais à moins d’augmenter drastiquement les prix des billets, cette solution nuirait considérablement à la rentabilité des compagnies. Certaines d’entre elles préconisent plutôt de désinfecter les avions après chaque rotation ou encore de rendre obligatoire le port de masques et de gants. 

De son côté, Aéroports de Paris dit également être en train de travailler sur de nouvelles mesures. “Nous allons devoir être inventif”, a souligné mardi le PDG de l'entreprise, Augustin de Romanet, pour qui le but est de “recréer les conditions de la confiance”. "Pour tout vous dire, nous avons déjà acheté des caméras thermiques en anticipation, pour le cas où il nous serait demandé de les utiliser”, a-t-il ajouté. 

Il a également ciblé les points sur lesquels les passagers devaient être rassurés: “Déjà sur la propreté de l’aéroport, il faut que les passagers sachent que l’aéroport est une zone sûre pour eux. Ensuite, définir des mesures aux arrivées pour que nos compatriotes soient bien sûrs que des personnes qui seraient malades viendraient dans notre territoire. Enfin, au départ, si nous ne sommes pas en mesure de garantir au pays de destination que le minimum d’exigences sanitaires qui sont les leurs ne sont pas respectées, le trafic ne repartira pas", a-t-il assuré.
Paul Louis