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Coronavirus : est-il efficace de désinfecter les rues ?

Plusieurs villes françaises ont décidé de désinfecter les rues et le mobilier urbain à l’aide d’un pulvérisateur haute pression.[©Hussein FALEH / AFP]

Plusieurs villes françaises, comme Nice, Agde, Suresnes, mais aussi plus récemment Marseille, ont décidé de désinfecter les rues et le mobilier urbain à l’aide d’un pulvérisateur haute pression pour lutter contre la propagation du coronavirus. Mais est-ce vraiment efficace ?

A Cannes (Alpes-Maritimes), des agents équipés de masques de protection et de combinaison se sont attaqués au nettoyage des espaces publics (chaussées, trottoirs…) en pulvérisant une solution à base d'eau de Javel, et ce, tous les jours jusqu'à la fin du confinement. Selon la mairie, le virus serait tué en 15 minutes grâce à ce produit.

A Suresnes (Hauts-de-Seine), deux équipes de salariés de la Sepur, chargée en temps normal de la propreté de la ville, désinfectent deux fois par semaine ascenseurs, rampes, bancs, vélos en libre-service, ainsi qu'une aire de jeux pour enfants, avec un produit antibactérien utilisé pour désinfecter les marchés alimentaires.

De son côté, la ville de Reims (Marne) a opté pour de l’ammonium quaternaire, un bactéricide, fongicide, et virucide. Une méthode qui remporte certes l’adhésion de la plupart des habitants, qui se sentent plus rassurés, mais dont l’efficacité n’est pas entièrement prouvée.

une efficacité qui reste à prouver

Des études ont en effet montré que le virus peut persister sur des surfaces inanimées en métal, en plastique ou en verre, et rester infectieux plusieurs jours. En revanche, le risque de contamination après un contact avec ces surfaces reste faible. Sans compter qu’il faut également les toucher sans se laver les mains ensuite pour courir un risque.

Pour le professeur Pierre Dellamonica, ancien chef de service maladies infectieuses et tropicales du CHU de Nice, «c'est une fausse sécurité». «C’est un peu de la poudre aux yeux jetée au visage des gens. Il vaut mieux leur recommander de rester chez eux, d’éviter les contacts et de faire scrupuleusement les choses recommandées», a-t-il déclaré à France 3.

L’Agence régionale de santé d’Ile-de-France a quant à elle indiqué au Parisien ne pas disposer d’informations quant à la survie du virus sur un support tel qu’une chaussée, tout comme l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), et l'Institut Pasteur.

Raison pour laquelle la mairie de Paris n'envisage pas, pour le moment, de désinfecter ses rues, au grand dam de Rachida Dati, actuelle maire du 7e arrondissement.

S’il y a une chose dont on est certain, c’est que le virus se transmet entre les humains par les gouttelettes (sécrétions projetées invisibles lors d’une discussion, d’éternuements ou de la toux), et donc, qu’un contact étroit avec une personne malade est nécessaire pour transmettre la maladie.

Ainsi, rien ne prouve, pour l'heure, que la désinfection des rues soit primordiale. Le nettoyage plus spécifique des portes d’entrées et des poignées de bâtiments, ou encore des moyens de transports, pourraient en revanche s’avérer plus utile.

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