POLITIQUE - Utiliser ou pas la chloroquine comme traitement contre le coronavirus? La question divise scientifiques et politiques. Interrogé sur ce point ce mercredi 25 mars dans “C à vous”, le ministre de la Santé Olivier Véran a refusé d’être celui qui “fait un pari sur la santé des Français”.
Alors que la pandémie progresse en France, faisant plus de morts chaque jour, le traitement à la chloroquine, défendu par le professeur Didier Raoult, fait des émules: plusieurs responsables politiques, comme Christian Estrosi ou Valérie Boyer y ont eu recours et ont interpellé le gouvernement pour qu’il soit utilisé à l’échelle nationale.
Toutefois, Olivier Véran a balayé ces demandes, mettant une nouvelle fois en avant l’absence de consensus scientifique sur l’utilisation de ce médicament contre le Covid-19: “Je ne serai pas le ministre de la Santé qui fera un pari sur la Santé des Français”, a-t-il martelé à deux reprises.
“Je peux comprendre l’impression populaire qui peut résulter de déclarations de scientifiques qui disent ‘j’ai trouvé un traitement qui est formidable et qui est génial’”, a assuré le ministre, joint par téléphone. “Mais j’entends aussi les scientifiques (…) qui expliquent que ce n’est pas parce qu’on dit qu’un traitement est bon qu’il est bon. Un traitement est bon dès lors qu’on a réussi à démontrer qu’il était bon.”
Or, il n’y a ”à l’heure à laquelle je vous parle, aucune publication scientifique en France ou dans le monde qui justifie aux yeux de la communauté scientifique dans son ensemble de prescrire ce médicament”, a défendu Olivier Véran.
“Si les protocoles d’étude montrent que c’est positif, croyez-moi je serai le plus heureux des ministres, le plus heureux des médecins et le plus heureux des Français. Mais tant que ce n’est pas le cas, je ne ferai pas de pari sur la santé des Français”, a-t-il répété.
Il a également rappelé que, suivant la recommandation de sept “sociétés savantes”, un arrêté avait été signé pour autoriser la prescription de chloroquine, avec moult conditions préalables. “Si j’allais plus loin que les recommandations des scientifiques, celles des sociétés savantes unanimes sur la question, ce ne serait pas sérieux de ma part. Ni comme ministre ni comme médecin”, a ajouté le neurologue de profession.
Le ministre de la Santé a également profité de l’occasion pour rappeler qu’un protocole européen était mis en application sur 800 patients hospitalisés en France dans un état grave: ces derniers se voient prescrire cinq traitements, “pour pouvoir identifier celui qui est le plus efficace.”
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