MUSIQUE - Le rappeur Koba LaD, qui a relayé sur ses réseaux sociaux l’approbation d’un infanticide homophobe, a été déprogrammé par le Main Square Festival à Arras, le festival Garorock à Marmande et le VYV Festival à Dijon, ont annoncé ce mardi 18 février les différents organisateurs.
“Si nous voulons croire en la maladresse d’un jeune homme dont les actes ont pu dépasser la pensée dans un contexte d’hyper connectivité, il n’en demeure pas moins que les idées qui ont été véhiculées n’ont pas leur place dans la Citadelle (d’Arras)”, expliquent les organisateurs du Main square Festival dans un communiqué.
Le Main Square Festival se décrit en outre comme “un espace de partage, de tolérance et de bienveillance, valeurs qui font partie de l’ADN du festival et de son territoire (ville d’Arras et communauté urbaine d’Arras)”.
Une incitation à la haine de l’autre
Les organisateurs du VYV Festival à Dijon ont également pris la décision de déprogrammer la venue de Koba LaD le 13 juin. “Maladresse ou conviction, il en va de la responsabilité d’un artiste populaire, quels que soient son âge et ses positions, de ne pas susciter par son comportement la haine à l’égard de l’autre”, ont-ils twitté.
“Vivre ensemble, accepter l’autre tel qu’il est, s’opposer à toute forme de discrimination, c’est ce que défend le VYV Festival, c’est même le cœur de son identité”, concluent-ils.
Dans la soirée de ce mardi, le festival Garorock a fait le même genre d’annonce, expliquant avoir ”à cœur de proposer une programmation riche en diversité, en mettant en avant des artistes qui partagent des valeurs et des principes prônant la tolérance et le respect de tous, loin de tout propos et comportements discriminatoires”.
Le communiqué se conclut ainsi: “C’est pourquoi, en tant qu’organisateur, nous prenons la décision de déprogrammer Koba LaD dont nous ne cautionnons pas les propos tenus récemment sur ses réseaux sociaux.”
Dans une série de tweets, le festival belge Dour a quant à lui expliqué être en contact avec l’équipe du rappeur pour évaluer les suites à donner à la polémique.
Ce mercredi 19 février, le Dour Festival a finalement pris la décision de retirer Koba LaD de sa programmation.
Le festival We Love Green, à Paris début juin, a à son tour déprogrammé mercredi le rappeur Koba LaD, qui a relayé sur ses réseaux sociaux l’approbation d’un infanticide homophobe.
We Love Green explique sur Twitter qu’il a “toujours défendu la diversité et le respect d’autrui”. “Malgré les excuses publiques de l’artiste sur sa maladresse, les idées véhiculées sont contraires à l’état d’esprit du festival”, ajoutent les organisateurs.
La valse des déprogrammations continue pour le jeune rappeur. Ce mercredi après-midi, les festivals Marsatac de Marseille et la Cité musicale à Metz ont pris la même décision.
La Cité musicale explique ne pouvoir “cautionner les propos relayés ou tenus récemment par l’artiste, qu’ils soient le fruit d’une maladresse ou d’une conviction profonde”. “Pas de place à l’intolérance, nulle part”, insiste pour sa part Marsatac.
“Arrêtez de me prendre la tête”
SOS Homophobie s’est associée ”à la vague d’indignations suite aux insinuations intolérables du rappeur Koba LaD qui se réjouit du meurtre d’un jeune gay”. “Ses ‘excuses’ inappropriées et insuffisantes peinent à masquer l’homophobie décomplexée dont il a fait preuve”, twittait encore l’association nationale de lutte contre les LGBTphobies.
Le rappeur avait relayé sur son compte Snapchat la capture d’écran d’un article de presse titré: “Ce père tue son propre fils de 14 ans parce qu’il était gay”. Cette image était assortie d’un émoji de deux mains qui se serrent et de la légende “Bien joué”.
Dans deux vidéos sur ses réseaux sociaux, le rappeur a tenté de se défendre. “Je ne suis pas homophobe, chacun pour soi, Dieu pour tous (...) je cautionne pas du tout le meurtre, ni l’enfant gay, rien à voir, hors sujet, c’est une incompréhension (...) il faut souligner que le screen (l’écran) les mains qui se serrent, le ‘Bien fait’, c’est pas moi qui l’ai marqué”, peut-on d’abord voir. Koba LaD précise avoir partagé cette capture dans sa “foncedé” (sa défonce, référence à la drogue, ndlr).
Puis, dans une seconde séquence filmée, il dit s’être “mal exprimé”, avant d’ajouter: “Je ne cautionne pas le meurtre. Après l’enfant gay franchement... chacun pour soi, Dieu pour tous, voilà, là je suis en vacances, arrêtez de me prendre la tête”.
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