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Police-Justice

Piotr Pavlenski visé par une enquête pour violences: que s'est-il passé le soir du 31 décembre dernier à Paris?

Piotr Pavlenski, ici en 2016

Piotr Pavlenski, ici en 2016 - Vasily Maximov - AFP

Piotr Pavlenski, l'artiste russe arrêté samedi dans le cadre de l'affaire des vidéos à caractère sexuel de Benjamin Griveaux, est également impliqué dans une affaire de violences volontaires qu'il aurait commises dans un appartement de la capitale le soir du réveillon du 31 décembre dernier.

L'artiste et activiste russe Piotr Pavlenski, l'homme qui assure être à l'origine de la publication de vidéos intimes attribuées à Benjamin Griveaux, a été interpellé ce samedi dans la capitale. Il a ainsi été placé en garde à vue pour "atteinte à l'intimité de la vie privée" et "diffusion sans l'accord de la personne d'images à caractère sexuel", à la suite de la plainte de Benjamin Griveaux.

Mais avant même le début de cette affaire, Piotr Pavlenski était déjà recherché par la police depuis le 2 janvier, puisqu'il était mis en cause dans une autre affaire de violences volontaires commises le soir du réveillon du 31 décembre 2019. Selon nos confrères du Journal du Dimanche, au moins deux plaintes ont été déposées à l'encontre de l'activiste russe.

D'une bagarre à la "mêlée générale"

Selon Mediapart, qui a révélé l'existence de cette enquête, deux personnes auraient été blessées à l'aide d'un couteau lors de la soirée de la Saint-Sylvestre à Paris. Dans cette affaire, l'artiste russe a donc été placé en garde à vue pour "dégradation en bande organisée par moyen dangereux", mais celle-ci a depuis été suspendue pour permettre de l'interroger sur l'affaire des vidéos à caractère sexuel.

Ce soir-là, Juan Branco est invité à fêter le passage de 2019 à 2020 dans un très chic appartement du 6e arrondissement de Paris, chez les parents de sa petite-amie, rapporte le Journal du Dimanche. Alors qu'elle invite une vingtaine de personnes, Juan Branco, lui, en convie une cinquantaine, dont Piotr Pavlenski et sa petite amie de l'époque, une étudiante en droit âgée de 27 ans. Les deux hommes ne se sont rencontrés que quelques jours plus tôt, le 19 décembre 2019.

Le JDD, qui cite des participants à cette soirée, rapporte que la fête dégénère sur le coup de deux heures du matin. Lors d'une discussion avec un membre d'un groupe arrivé une heure plus tôt, Piotr Pavlenski sort soudain de ses gongs, et une bagarre démarre. Il saisit au col l'homme avec qui il était en train de parler et lui porte un coup au visage avant de s'éclater une bouteille de champagne sur la tête. 

Les témoins interrogés par le journal livrent ensuite des versions des faits contradictoires. Selon l'avocat Juan Branco, qui assure désormais ne plus être son avocat, Piotr Pavlenski aurait porté à la cuisse d'un homme un coup de "couteau qui servait à couper des oignons" alors qu'il était lui-même assailli par plusieurs personnes. Une version confirmée à Mediapart par Pavlenski lui-même.

Quel rôle a eu Juan Branco?

D'autres témoins, en revanche, se souviennent l'avoir vu sortir "un couteau à cran d'arrêt" de sa poche, et cela malgré le fait qu'il était sous le coup d'une interdiction de porter des armes. Alors que deux personnes tentent de l'immobiliser et de lui prendre l'arme, Piotr Pavlenski poignarde volontairement la cuisse de l'une d'elles. 

À ce moment-là, la situation devient hors de contrôle et "se déplace hors de la cuisine", selon des personnes présentes ce soir-là. Un témoin décrit au JDD "une mêlée générale". Tandis que les convives hurlent et se tapent dessus, un témoin raconte avoir demandé à Juan Branco de rétablir l'ordre. Un blessé est transporté dans une autre pièce de l'appartement.

Juan Branco raconte alors que dans la cohue, un homme tombe sur un tesson de bouteille et se coupe au niveau du visage. Mais d'autres témoins, eux, affirment que c'est un coup porté par le russe Piotr Pavlenski qui aurait entaillé cet homme "du front jusqu'à la joue". Si l'avocat Juan Branco assure avoir essayé de calmer le jeu et de séparer les deux hommes, d'autres témoins décrivent un homme "apathique", qui "n'a rien fait" et était "choqué, comme tout le monde".

À leur sortie de l'appartement, les invités parviendront finalement à contacter les pompiers puis la police. Mais la première équipe de la BAC qui arrive sur les lieux est éconduite sur le pas de porte par Juan Branco, qui se présente comme le propriétaire des lieux. Une autre brigade policière parviendra à pénétrer dans le logement quelques minutes plus tard. 

Le Journal du dimanche rapporte que des chiffons plein de sang sont retrouvés dans les poubelles, et que les sols ont en partie été nettoyés. Piotr Pavlenski et sa petite amie, eux, ne sont plus sur place. Selon Juan Branco, l'intégralité des convives ont été mis dehors par ses soins.

Jeanne Bulant