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De la Santé aux municipales à Paris: à peine candidate, Buzyn critiquée pour son "abandon de poste"

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La nouvelle candidate pour la République en Marche à Paris déclarait pas plus tard que vendredi qu'elle ne pouvait pas se lancer dans la course aux municipales à cause de son agenda de ministre de la Santé "trop chargé", notamment par la crise du coronavirus. Une contradiction qui fait le sel de ses opposants.

Le casse-tête de La République en Marche a finalement pris fin pour remplacer Benjamin Griveaux. Plus de 48 heures après le renoncement du candidat de la majorité dans la course à la mairie de Paris à la suite de la publication de vidéos intimes sur les réseaux sociaux, un nom est finalement sorti du chapeau pour prendre les rênes de sa campagne: Agnès Buzyn.

Si du côté de LaREM on se félicite de cette solution et on salue la motivation affichée par celle qui occupait jusqu'à maintenant le rôle de ministre de la Santé, ses opposants ont rapidement saisi l'occasion de la mettre face à ses propos contradictoires tenus deux jours auparavant:

"Je ne pourrai pas être candidate aux municipales: j'avais déjà un agenda très chargé, j'ai beaucoup de réformes dans le ministère, et s'est rajouté un surcroît de travail avec la crise du coronavirus, qui aujourd'hui m'occupe énormément", avait ainsi déclaré Agnès Buzyn sur France Inter vendredi matin, avant d'ajouter: "J'avais dit à Benjamin Griveaux malgré mon soutien, que je ne pourrais pas m'engager auprès de lui.

"Une grave faute politique"

Un revirement que n'a pas manqué de souligner sur Twitter Emmanuel Grégoire, le directeur de campagne d'Anne Hidalgo, qui n'hésite pas à évoquer un "abandon de poste" et "une grave faute politique".

"Il y a deux jours Agnès Buzyn expliquait qu'elle ne pouvait être candidate à Paris en raison des sujets majeurs dont elle s'occupe: coronavirus, crise hospitalière... Cet abandon de poste montre que l'intérêt de LaREM prime sur l'intérêt national", a commenté l'élu avant de dénoncer "une grave faute politique".

Une candidature "très surprenante"

Ian Brossat, maire adjoint chargé du logement à la mairie de Paris, a jugé sur notre antenne une candidature "très surprenante". 

"Vendredi dernier, elle expliquait qu'elle n'avait pas le temps d'être candidate à la mairie de Paris", a-t-il rappelé. "Elle avait d'ailleurs dit qu'elle ne pouvait même pas être candidate à une mairie d'arrondissement."

Une candidature pour la mairie du 15e arrondissement avait été envisagée, mais Agnès Buzyn avait effectivement décliné. 

"On ne s'improvise pas candidate à la mairie de Paris, ce sont quand même des enjeux qui sont extrêmement importants", a continué le porte-parole du Parti communiste. "Tout cela donne une grande impression de désinvolture et d'improvisation."

"Pas très sérieux" et "irresponsable"

"Je ne trouve pas ça très sérieux, je trouve même ça irresponsable", a taclé Jean-Louis Missika, membre du conseil de Paris et apparenté au Parti socialiste.

"Elle disait ne pas pouvoir être candidate à cause de la réforme des retraites, de la crise hospitalière et du coronavirus, il semble que la hiérarchie des enjeux ait changé", a-t-il déploré, persuadé que l'ex-ministre "y est allée contrainte et forcée".

L'ancienne ministre a pourtant affirmé qu'elle en avait envie. "J'y vais pour gagner", a déclaré Agnès Buzyn. Il lui reste à peine un mois pour convaincre les Parisiens.

Camille Sarazin