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Police-Justice

Diffusion de vidéos intimes: pour l'avocat de Griveaux, "on a sali un homme et on nous a sali nous tous"

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L'avocat de Benjamin Griveaux a rappelé sur BFMTV que l'ex-candidat à la mairie de Paris comptait porter plainte contre tous ceux "qui ont violé la loi, qui ont violé le respect de la vie privée", incluant les personnes ayant simplement relayé les vidéos intimes.

"On a sali un homme". Benjamin Griveaux, tête de liste LaREM pour les élections municipales de Paris, s'est retiré de la campagne, après la diffusion d'images intimes à caractère sexuel qui lui ont été attribuées. Interrogé sur BFMTV vendredi soir, son avocat Richard Malka a dit son "inquiétude" et son "écoeurement" devant la diffusion de documents privés.

Il a rappelé le "droit à ne pas savoir. Le droit à ne pas savoir ce qui se passe dans la chambre à coucher de nos voisins, c'est cela que je défends et c'est cela dont a été victime Benjamin Griveaux. on a sali un homme et on nous a sali nous tous en atteignant nos consciences. On n'a pas à savoir ça."

"Nous porterons plainte"

"Nous porterons plainte contre tous ceux qui ont violé la loi, qui ont violé le respect de la vie privée qui était dû à Monsieur Griveaux, évidemment", a par la suite déclaré l'avocat.

L'article 226-2-1 du Code pénal, punit en effet "la diffusion, de porter à la connaissance du public ou d'un tiers tout enregistrement ou tout document portant sur des paroles ou des images présentant un caractère sexuel, obtenu avec le consentement exprès ou présumé de la personne ou par elle-même" de deux ans de prison et de 60.000 euros d'amende depuis 2016.

"La loi punit de la même façon ceux qui diffusent initialement et ceux qui relaient. Qu'ils soient pseudo députés, pseudo artistes, pseudo gilets jaunes, militants... Pour moi ce sont tous des égoutiers et ils seront poursuivis pour la diffusion de cette vidéo", lance Richard Malka. Ainsi, le député Joachim Son-Forget, qui a relayé le lien du site où sont hébergées les vidéos intimes attribuées à Benjamin Griveaux, pourrait être poursuivi, au même titre que Piotr Pavlenski.

"La poursuite est extrêmement compliquée"

Piotr Pavlenski, un artiste russe, revendique de son côté la création du site, et la publication des photos et vidéos. Mais la "situation est complexe", souligne l'avocat: "Le site lui-même est un site clandestin, sans mention légale, évidemment hébergé à l'étranger donc la poursuite est extrêmement compliquée".

De plus, pour pouvoir porter plainte contre des internautes ayant publié ou relayé ces photos, il faut pouvoir les identifier. Or beaucoup de comptes sur les réseaux sociaux sont aujourd'hui anonymes. "Il faut savoir si c'est techniquement possible de remonter à la source parce que c'est une autre paire de manches", déclare Richard Malka, "nous allons regarder ça de près et il y aura une réponse juridique".

L'avocat a fustigé "une espèce de nouveau totalitarisme 2.0 avec la surveillance de tous contre tous (...) Qui peut supporter que ce qu'il a dans son téléphone portable, son ordinateur se retrouve divulguer aux quatre vents?".

Il a également déclaré que la priorité de Benjamin Griveaux était pour le moment de "retrouver un peu de paix familiale, de se retrouver lui-même", rappelant que l'épisode qu'il venait de vivre était "assez traumatisant".

Salomé Vincendon