Le gouvernement de Donald Trump a annoncé mercredi que les cigarettes électroniques aromatisées seraient interdites à la vente dans les prochains mois, pour contrecarrer leur succès croissant dans les collèges et lycées américains. Seul le "goût tabac" pourra rester sur le marché, et il nécessitera une autorisation préalable.
"Beaucoup de gens pensent que le vapotage c'est formidable", a déclaré le président américain dans le Bureau ovale de la Maison Blanche. "Cela n'a rien de formidable, cela crée plein de problèmes". L'interdiction à venir des liquides aromatisés, par exemple au menthol, à la mangue ou à la fraise, ne vise pas les produits eux-mêmes, puisqu'ils ne sont pas nocifs en tant que tels, mais ils attirent toute une génération de jeunes qui deviennent dépendants à la nicotine, effaçant des années de progrès contre la cigarette.
Un chiffre alarmant qui en dit long est notamment diffusé par le département de la Santé : un lycéen sur quatre vapotait en 2019 aux Etats-Unis, contre un sur cinq en 2017 et 2018.
Le ministre de la Santé a directement accusé l'administration de Barack Obama d'avoir laissé libres les fabricants dans l'espoir que les fumeurs se mettent à vapoter à la place, le vapotage étant considéré comme une méthode moins nocive, comparable aux patchs et gommes à la nicotine.
Mangue, fruits, concombre
Mais c'était sans compter sur leur succès éclair chez les jeunes, qui ont, surtout dans les premières années, été abondamment ciblés par les fabricants, dont le leader du marché Juul, sur les réseaux sociaux, voire dans les écoles. Comme les cigarettes furent un temps promues comme un produit sensuel ou viril, les e-cigarettes ont été présentées comme une alternative cool et saine à la cigarette.
En dehors du problème de l'accoutumance à la nicotine, jugée dangereuse par les autorités sanitaires pour des cerveaux encore en développement, une crise plus spectaculaire est née cet été. En effet, 450 personnes sont tombées gravement malades après avoir vapoté, et six sont décédées de maladies pulmonaires aigües. Les malades toussaient, s'essoufflaient, n'arrivaient plus à respirer. Beaucoup ont été hospitalisés en soins intensifs et branchés sur des respirateurs artificiels. Des jeunes en bonne santé se sont retrouvés dans des comas artificiels.