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Plus de subsides européens pour les agriculteurs wallons qui se soucient de l'environnement... mais pas encore assez?

Willy Borsus répond aux critiques des associations environnementales sur le plan stratégique que la Wallonie va remettre à la Commission européenne en vue de l’application régionale de la nouvelle Politique agricole commune.

Elles estiment que la Wallonie aurait pu aller plus vite, plus loin dans la transition et notamment en matière de réchauffement climatique. "Si nous avions pris des mesures brutales, complètement de rupture, alors c’était intenable pour le monde agricole", s’est-il justifié. "On perd alors l’adhésion d’un certain nombre d’acteurs dont le travail au quotidien dépend de cette activité. Nous avons été volontaristes dans un certain nombre de choix, mais en nous donnant à la fois les modalités d’accessibilité, notamment aux éco-régimes, mais aussi en donnant la possibilité à un maximum d’acteurs de pouvoir vraiment activer ces mesures, sans quoi on passait à côté et on avait vraiment alors frontalement une rupture. On a voulu construire ensemble plutôt que d’avoir une PAC de conflit, de combat ou de destruction."

D’ailleurs, il rappelle que de nombreuses mesures vont dans le sens de la transition écologique. "Nous inscrivons nos démarches dans une transition environnementale pour avoir une agriculture qui est aussi plus résiliente, qui tient compte des enjeux climatiques, des phénomènes d’inondations."

L'agriculture intensive recevra moins de subsides

Par exemple, les agriculteurs qui recevaient des subsides à l’hectare très importants vont en recevoir moins. Mais le changement ne sera pas drastique : "Nous l’avons conçu de manière progressive avec des paliers de manière à ce que cette réforme soit acceptable", a-t-il commenté.

La Wallonie va aussi plus aider les agriculteurs qui retiennent les sols par exemple en plantant des haies le long de leur terrain. "C’est une des nouveautés que l’on retrouve dans la politique agricole commune européenne et que nous avons traduit au niveau wallon, c’est ce qu’on appelle notamment les éco-régimes. On parle d’un budget considérable" d’un 1,2 milliard. "Il est prévu de pouvoir activer une série de mesures, comportements, qui font l’objet d’un financement supplémentaire au niveau wallon. Ça représente 26% du premier pilier" de subsides, a-t-il détaillé. Le reste étant de l’aide aux revenus.

Des pratiques éco-responsables permettront donc aux agriculteurs de gagner plus de subsides. "Le but est de compenser au maximum une évolution positive du point de vue environnemental mais aussi une diminution en termes de revenus", détaille le ministre wallon.

L’élevage intensif est également pénalisé : "En fonction de la pression du nombre de têtes de bétail à l’hectare, il y a une dégressivité qui est introduite."

Les organisations agricoles sont plutôt positives jusqu'ici. "C’est probablement parce que nous avons réussi un équilibre entre chacune des préoccupations", estime encore Willy Borsus.

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