Liège

"Zinc" : une pièce qui nous raconte l’histoire de Moresnet Neutre, une zone que, jadis, les grandes nations se disputaient

© Patrick Donnay

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Par C.H. avec F.D.

Saviez-vous que chez nous, il avait existé un territoire neutre tel que Monaco ou San Marin ? Il s’agit Moresnet Neutre, un lopin de 3km² situé à la frontière entre la Belgique, les Pays-bas et l’Allemagne et qui correspond aujourd’hui à La Calamine. Un territoire emprunt d’histoire que nous raconte le Dynamo Théâtre et David Van Reybrouck dans sa pièce de théâtre "Zinc", joué ce jeudi 9 et vendredi 10 décembre à la salle du patronage à la Calamine.

L’histoire d’un territoire pas comme les autres à travers celle d’un héros ordinaire

Cette tranche de notre passé est déroulée au travers de la vie d’une jeune servante allemande et de son fils, Joseph Rixen. Mise en enceinte par son patron, elle fuit à Moresnet Neutre pour accoucher. Une zone désignée neutre à la chute de Napoléon lorsque toutes les frontières de l’Europe sont redessinées et parce qu’elle contient une des plus grosses mines de zinc. Neutralité qui durera un siècle. Cent ans où les habitants de Moresnet Neutre évoluent sans monnaie officielle, ni drapeau, ni carte d'identité. Autant de temps où les grandes nations se disputent ces quelques kilomètres carrés pour en exploiter ses métaux. 

C’est aussi un endroit où on prenait soin des "enfants de la honte", explique Patrick Donnay, qui incarne Joseph Rixen dans la pièce. "Après avoir accouché, la mère repart et l’enfant est placé en famille d’accueil", poursuit-il. Là, il est renommé Emil Pauly et change de nationalité cinq fois, sans traverser une frontière. "Donc il a eu deux identités et cinq nationalités puisque ce petit territoire est passé à un moment donné à la Prusse, puis à la Belgique, puis il est revenu à l’Allemagne avant de redevenir belge. Et il a eu 11 enfants. C’est donc un un homme qui n’aurait jamais dû naître qui a finalement eu une vie assez incroyable", décrit le Hervien Patrick Donnay. "Il est en mort en 1971. Ses enfants sont vivants, on a eu l’occasion de jouer devant quelques membres de la famille qui sont venus."

"Zinc", c’est donc une manière habile de transmettre l’histoire de ce territoire, dont on ignore souvent les spécificités. "C’est assez émouvant de savoir qu’on va raconter cette histoire-là à la Calamine devant des gens qui habitent peut-être là et qui ne connaissent pas forcément cette grande histoire", conclut l’acteur.

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