Brabant wallon

Affaire Picalausa à Tubize : le ministre wallon des pouvoirs locaux transfère le dossier à la justice

L'enquête administrative menée par la tutelle sur l'affaire Picalausa à Tubize n'ira pas plus loin, mais la justice, saisie d'une plainte, poursuit ses investigations.

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Par Hugues Van Peel

L’affaire Picalausa revient aux devants de l’actualité à Tubize. Au printemps, après la démission de l’ancien échevin qui n’avait pas payé de précompte immobilier pendant des années, le collège communal avait écrit à Christophe Collignon, ministre wallon des pouvoirs locaux, pour lui demander qu’une enquête indépendante soit menée sur la gestion du dossier cadastral de Michel Picalausa à la ville. C’est l’échevin Mourad Abdelali (DéFI) qui était à l’origine de ce courrier. Il disait à l’époque ne pas avoir été totalement convaincu par les explications fournies par le bourgmestre, Michel Januth, et par le directeur général, Etienne Laurent. Il ajoutait même que sa confiance était ébranlée.

Une enquête administrative a donc été menée et le ministre vient d'en communiquer les résultats. Manifestement, il n'y a rien de concluant. Christophe Collignon a pris connaissance des pièces transmises par la ville, mais il ne peut aller plus loin. Les éléments communiqués seraient insuffisants pour instruire une procédure disciplinaire. Et comme ses pouvoirs d'investigation sont limités, il lui apparaît difficile d’obtenir davantage d'informations.

Le ministre indique tout de même que le dossier fait apparaître "des éléments qui pourraient être qualifiés sur le plan de la responsabilité civile ou d’infractions pénales, s'ils venaient à être établis". Mais c’est la justice qui est compétente en la matière, ajoute-t-il, pas le gouvernement wallon. Raison pour laquelle Christophe Collignon a transféré le dossier au parquet du Brabant wallon.

L'échevin se dit conforté dans sa démarche

On en revient donc aux questions centrales dans ce dossier: que savait le bourgmestre Michel Januth? Pouvait-il ignorer la situation cadastrale de l’échevin Picalausa, comme il l’affirme, alors que ses services en étaient informés? Pourquoi ce dossier n’a-t-il pas été suivi, tant au niveau politique qu’au sein de l’administration communale? Y a-t-il eu des pressions?

Si le ministre Collignon ne donne aucune réponse à ces questions, la justice apportera peut-être un peu de clarté. Au printemps, l’ancien indicateur-expert de Tubize, Nicolas Rucquoy, a déposé une plainte contre le bourgmestre et contre le directeur général qui le mettaient en cause dans le dossier Picalausa. L’information judiciaire ouverte à l’époque se poursuit et les éléments transmis au parquet par le ministre seront versés au dossier.

Enfin, y aura-t-il des conséquences politiques? Pas à ce stade. Les explications du ministre laissent Mourad Abdelali sur sa faim. L’échevin DéFI continue de s’interroger sur le fonctionnement de l’administration communale et sur les manquements observés dans la gestion de l’affaire Picalausa. Mais le fait que Christophe Collignon transfère le dossier au parquet le conforte dans sa démarche, nous dit-il. Mourad Abdelali et son groupe politique s’en remettent désormais à la justice pour rendre cette affaire nébuleuse aussi transparente que possible. Ensuite, ils aviseront.

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