Si le variant Omicron est moins pathogène que Delta, ne vaut-il pas mieux le laisser circuler?

Dans les endroits où le variant Omicron fait son apparition, notamment en Afrique du Sud, il semble supplanter le variant Delta. Les experts soupçonnent donc que ce dernier est beaucoup plus contagieux. Mais pas forcément plus dangereux.

Son potentiel pathogène n’est pas encore clairement établi, mais selon Angélique Coetzee, présidente de l’association des médecins sud-africains, les patients infectés par Omicron ne sont pas gravement malades pour le moment. Les patients sont souvent fatigués, mais personne n’a souffert de plaintes telles que la perte du goût ou de l’odorat. “Les symptômes étaient plus légers que chez les personnes que j’avais traitées auparavant”, selon le médecin sud-africain.

Certains suggèrent que nous devrions simplement laisser ce nouveau variant faire son travail. L’épidémiologiste néerlandais Marino van Zelst (Université de Wageningen) a fait le calcul. Supposons que le taux de reproduction d’un variant soit de 1,2 (dix personnes infectent douze autres) et que le taux de létalité soit de 0,5%. Si 10.000 personnes sont infectées aujourd’hui, dans un mois, elles seront 39.000. Parmi eux, 196 mourront (10.000 x 1,2^7,5 -en un mois, 7,5 tours d’infection ont lieu- x 0,5 pour cent = 196 décès).

Autre calcul: si 10.000 personnes sont infectées par un variant deux fois moins mortel, mais 20% plus contagieux : l’indice R serait de 1,44 et la létalité de 0,25%. En un mois, le virus infecterait 154.000 personnes (10.000 x 1,44^7,5). Parmi eux, 385 mourraient, soit près de deux fois plus qu’avec le variant moins contagieux, mais plus mortel (Delta en l’occurrence).

“La seule situation dans laquelle l’augmentation de l’infectivité et la diminution de la virulence seraient bénéfiques est si nous avons un frein à la croissance exponentielle”, a écrit l’épidémiologiste néerlandais sur Twitter.