Amérique du Sud

Sous-marin argentin : l'audition de l'ancien président Mauricio Macri pour espionnage tourne court

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Par AFP

L'ancien président argentin Mauricio Macri a brièvement comparu jeudi devant un juge, qui veut l'entendre sur des accusations d'espionnage par les services secrets de familles des victimes du "San Juan", un sous-marin dont le naufrage en 2017 avait fait 44 morts.

L'ancien président (2015-2019), et chef de file de l’opposition de centre-droit, s'est présenté devant un magistrat de Dolores, à 200 km de Buenos Aires. Mais l'audience a été suspendue après environ une heure, son avocat Me Pablo Lanusse expliquant que le tribunal "ne dispose pas de l'habilitation à lever le secret sur le renseignement pour que Mauricio Macri puisse déposer".

L'animosité et l'ambition du juge de poursuivre Mauricio Macri avant les élections était claire

Aucune éventuelle nouvelle date d'audience n'a été communiquée, mais selon l'avocat, "l'animosité et l'ambition du juge de poursuivre Mauricio Macri avant les élections (de mi-novembre) était claire".

A son arrivée en fin de matinée, Mauricio Macri s'est adressé à plus d'une centaine de sympathisants, dénonçant une procédure aux relents politiques, accusant le pouvoir "d'utiliser une tragédie pour nuire", en pleine campagne électorale.

Le San Juan

Mauricio Macri, 62 ans était convoqué dans le cadre d'une enquête préliminaire menée par le juge Martin Bava, pour qui le chef de l'Etat avait à l'époque "pleine connaissance" du suivi que réalisaient les services de renseignement sur les familles de l'équipage.

Le San Juan avait disparu en novembre 2017 dans l'Atlantique Sud à 400 km des côtes de Patagonie. Localisé un an plus tard à 900 m de fond, il n'a jamais pu être renfloué, contre le voeu des familles. Selon la marine, le submersible qui datait de 1983 avait implosé en raison de défaillance techniques.


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Les familles avaient mené à l'époque une intense campagne pour connaître le sort du sous-marin. Elles ont assuré avoir fait l'objet de filatures, d'écoutes téléphoniques, d'intimidations. Dans le cadre de la même enquête, des poursuites judiciaires ont déjà été engagées contre deux anciens chefs du renseignement.

"Nous espérons que Macri (...) nous dira la vérité sur les raisons pour lesquelles nous avons été espionnés illégalement", a déclaré à l'AFP Luis Tagliapietra, père d'un sous-marinier disparu, et avocat plaignant. Un espionnage "plus que prouvé", selon lui.

"Persécution" politique

Depuis sa convocation début octobre, il s'est dit victime d'une "persécution" politique, sur fond de campagne pour les législatives partielles, dans moins d'un mois, où le gouvernement (centre-gauche) du président Alberto Fernandez voit à mi-mandat sa majorité au Sénat menacée.

archive jt: sujet du 16 novembre 2018:

Argentine: un an après, le douloureux mystère du sous-marin disparu

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