Licences de pêche dans la Manche : Londres juge les mesures de rétorsion françaises "décevantes" et "disproportionnées"

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Par Belga

Le gouvernement britannique a jugé mercredi "décevantes" et "disproportionnées" les mesures de rétorsion prises à son encontre par la France dans le cadre du conflit qui les oppose sur le nombre de licences accordées aux pêcheurs français après le Brexit dans les îles anglo-normandes.

"Les menaces de la France sont décevantes et disproportionnées, et ne correspondent pas à ce qu'on pourrait attendre d'un allié et partenaire proche", a déclaré un porte-parole du gouvernement.

Elles "ne semblent pas être compatibles avec l'accord de commerce et de coopération ainsi qu'avec le droit international au sens large", a-t-il poursuivi, ajoutant que si ces menaces étaient "appliquées, elles feraient l'objet d'une réponse appropriée et calibrée".

A l'issue du Conseil des ministres mercredi, le porte-parole du gouvernement français, Gabriel Attal, a annoncé que si aucun progrès n'était fait d'ici début novembre, Paris avait décidé de "l'interdiction de débarquement de produits de la mer" britanniques en France et de la mise en place à partir de mardi de "contrôles douaniers et sanitaires systématiques sur les produits (britanniques) débarqués".

Riposte graduelle

Il a aussi évoqué une riposte graduelle, avec une possible "deuxième série de mesures", "avec notamment des mesures énergétiques qui ont trait à la fourniture d'électricité pour les îles anglo-normandes".

"C'est très décevant que la France ait jugé nécessaire de proférer des menaces tard dans la soirée à l'encontre du secteur de la pêche britannique et, semble-t-il, des commerçants en général", a estimé sur Twitter le secrétaire d'Etat britannique chargé du Brexit, David Frost.

"Comme nous n'avons reçu aucune communication officielle du gouvernement français à ce sujet, nous chercherons à obtenir d'urgence des éclaircissements sur leurs plans", a-t-il déclaré, disant "examiner les mesures à prendre à la lumière de ces informations".

Parmi les sujets de friction post-Brexit entre Paris et Londres, celui de la pêche reste explosif, bien que ne concernant qu'un nombre relativement réduit d'acteurs.

L'accord post-Brexit, conclu in extremis fin 2020 entre Londres et Bruxelles, prévoit que les pêcheurs européens puissent continuer à travailler dans certaines eaux britanniques à condition de pouvoir prouver qu'ils y pêchaient auparavant. Mais Français et Britanniques se disputent sur la nature et l'ampleur des justificatifs à fournir.

Dans les zones de pêche encore disputées, Londres et Jersey ont accordé un peu plus de 210 licences définitives, et Paris en réclame encore 244.

 

Sur le même sujet: JT 13/12/2020

Brexit : Londres sort ses navires pour protéger sa zone de pêche

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