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Assises Hainaut : selon les avocats de Marie Schrevens, l'incendie de l'immeuble de l'avenue Maistriau est d'origine accidentelle

Maître Coralie Fontaine et maître Bernard Dapsens, les avocats de Marie Schrevens

© Belga - Virginie Lefour

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Par Belga

Les avocats de Marie Schrevens ont plaidé l'accident, ce mercredi devant la Cour d'Assises du Hainaut, contestant la culpabilité de la Montoise, accusée d'avoir volontairement bouté le feu à un immeuble habité de l'avenue Victor Maistriau à Mons, le 1er juillet 2015. Elle est responsable, mais pas coupable, estime la défense. Ils ont demandé aux jurés de répondre non à l'incendie volontaire et oui à l'incendie involontaire.

La Défense plaide "le doute plus que raisonnable"

Pour la défense, Marie Schrevens n'avait pas la volonté consciente de bouter le feu à l'immeuble et elle a plaidé le doute "plus que raisonnable" dans cette affaire. Elle ajoute que l'accusée tient la même version depuis les faits et qu'elle n'a pas menti, le test polygraphique l'atteste. Toutefois, l'accusation a douté de la fiabilité de cette technique d'enquête. "Affirmer qu'elle ment toujours, c'est pour la discréditer", s'est insurgé Me Dapsens.     

Me Coralie Fontaine est le conseil de Marie Schrevens depuis le jour de son arrestation, le 1er juillet 2015. Elle a déclaré que l'accusée a soutenu la thèse accidentelle depuis le début, à travers ses quinze interrogatoires. L'avocate ne conteste pas les menaces d'incendie proférées par l'accusée, mais elle estime que les témoins, issus d'un milieu marginal, manquent de crédibilité. Elle ajoute que la personnalité impulsive de sa cliente l'aurait incité à passer à l'acte plus tôt. L'avocate ajoute que l'accusée n'a pas été décrite comme pyromane par les experts en santé mentale.    

Une critique du rapport des experts

La défense affirme qu'il y a des erreurs dans les deux rapports rendus par les experts en incendie. "Le premier expert exclut la thèse accidentelle sur base d'une erreur. Il sait qu'elle parle d'une table, il voit une table métallique, et il en déduit que la version accidentelle n'est pas possible car le feu ne peut pas prendre sur une table métallique", a déclaré Me Dapsens.    Il s'est ensuite penché sur le deuxième rapport d'expertise, rédigé par un autre pompier. Ce deuxième rapport a démonté la thèse de l'accusée en raison du timing. Selon l'expert, l'incendie aurait dû prendre une heure quarante-huit après la mise à feu de la bougie. Comme l'accusé a déclaré avoir allumé la bougie vers une heure du matin, l'incendie aurait dû naître peu avant trois heures et non vers huit heures du matin.    

La défense a critiqué cette reconstitution faite sur des éléments contestables "On a essayé de reconstituer la scène par une expérience se rapprochant le plus possible des conditions, avec des objets les plus proches possibles. L'expert a fait son expérience avec les objets qu'on lui a donnés. Est-on certain que la bougie noire, achetée par l'accusée, mesurait vingt-cinq centimètres comme celle qui a été utilisée comme celle de l'expérience ?", demande l'avocat. Sa cliente dit avoir acheté une bougie de trente centimètres.    Pour la défense, cette différence trompe l'expérience et elle plaide le doute en faveur de Marie Schrevens, laquelle, selon un témoin, serait rentrée chez elle vers 2h30 et non vers une heure.

Pour l'Avocat Général, il n'y a pas de doutes sur la culpabilité de l'accusée

Ce matin Pierre Hustin, avocat général à la Cour d'Assises du Hainaut, avait lui demandé aux jurés de prononcer la culpabilité de Marie Schrevens pour l'incendie de l'immeuble dans lequel Sophie Wauters avait trouvé la mort par intoxication.

L'avocat général appuie son accusation sur les menaces proférées par Marie Schrevens, qui avait annoncé sa volonté de bouter le feu au bâtiment pour se venger de sa propriétaire, laquelle ne voulait pas renouveler le bail. Ce dernier était arrivé à échéance le 30 juin.     Il ajoute que les deux expertises en incendie écartent la thèse accidentelle.    Quant au polygraphe, test réussi par l'accusée, le représentant du ministère public estime que "ce n'est rien d'autre qu'une technique d'audition particulière".   Le représentant de l'accusation estime avoir un faisceau d'éléments de preuve, précis et concordants, qui convergent vers la culpabilité de l'accusée, responsable de ses actes.    
 

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