Pour reprendre une formule qui s’est imposée sur les réseaux sociaux il y a un peu plus d’un an, "la question a été vite répondue" : "Taiwan n’a aucun droit de participation à l’ONU". Ces quelques mots, ce mercredi, du porte-parole du Bureau chinois des affaires taïwanaises ont le mérite d’être dépourvus de toute ambiguïté. Pékin, qui a célébré ce lundi 25 octobre le 50e anniversaire de son adhésion à l’ONU, a aussi rappelé que seuls les Etats souverains peuvent adhérer aux Nations unies.
Depuis le 25 octobre 1971 et la reconnaissance par l’ONU de la République populaire de Chine comme "les seuls représentants légitimes de la Chine aux Nations Unies", l’île de Taiwan (Formose) sur laquelle s’était réfugié 22 ans plus tôt le gouvernement nationaliste chinois du Kuomintang après sa défaite face aux communistes, est devenue une démocratie autonome.
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Mais à Pékin, on considère que l’île de 24 millions d’habitants fait partie de la Chine, ou plus précisément qu’elle est l’une de ses provinces en attente de réunification avec le reste du pays.
Un communiqué au contenu hautement délicat
Ce qui a suscité cette très stricte mise au point, c’est un communiqué publié par Anthony Bliken, le secrétaire d’Etat américain, un texte dans lequel le chef de la diplomatie des Etats-Unis loue la transparence, le respect des droits humains et de l’Etat de droit de Taiwan qu’il qualifie de "success story" avant de regretter son absence des institutions de l’ONU, en citant l’exemple de l’OMS (l’organisation mondiale de la santé) où l’expérience taïwanaise de gestion de la pandémie aurait pu être partagée.
Le secrétaire d’Etat américain évoque aussi l’OACI (l’organisation de l’aviation civile internationale) qui vient de tenir son assemblée générale en l’absence de représentants de Taiwan alors que des "dizaines de millions de passagers fréquentent chaque année ses aéroports".
En conclusion de son communiqué, Anthony Blinken écrit que "l’exclusion de Taiwan sape le travail important de l’ONU et de ses agences", et le patron de la diplomatie américaine va plus loin encore lorsqu’il "encourage tous les Etats membres de l’ONU à se joindre aux Etats-Unis pour soutenir une participation robuste et significative de Taiwan dans le système de l’ONU et dans la communauté internationale".
A Taiwan, l’initiative a forcément été saluée comme un "soutien crucial pour faire face aux défis mondiaux". Du côté officiel chinois, c’est Liu Pengyu, le porte-parole de l’ambassadeur chinois aux Etats-Unis qui a dégainé le premier sur les réseaux sociaux en exprimant " une vive inquiétude " et en déclarant dans la foulée que la participation de Taiwan à l’ONU ne serait acceptée en aucun cas.